Le financement de la Radiodiffusion publique et l’indépendance éditoriale
«Le financement de services publics de radio et de télévision par le budget de l’Etat est la pire solution possible», estime le directeur juridique de l’Union européenne de radio-télévision, Richard Burnley, qui se trouve ces jours-ci à Bucarest. Dans une déclaration à la Télévision nationale, il a exprimé son inquiétude quant à l’éventuelle suppression de la redevance audiovisuelle par le projet de loi initié par le PSD.
România Internațional, 20.10.2016, 14:01
«Le financement de services publics de radio et de télévision par le budget de l’Etat est la pire solution possible», estime le directeur juridique de l’Union européenne de radio-télévision, Richard Burnley, qui se trouve ces jours-ci à Bucarest. Dans une déclaration à la Télévision nationale, il a exprimé son inquiétude quant à l’éventuelle suppression de la redevance audiovisuelle par le projet de loi initié par le PSD.
Richard Burnley a demandé au Parlement de Bucarest de ne pas voter cette mesure. Richard Burnley : «Je suis très inquiet de ce qui se passe. La redevance n’est pas une taxe, c’est la contribution très importante de la société au financement des services publics de radio et de télévision. La tentative de supprimer cet abonnement engendre de grands soucis, parce que l’expérience accumulée jusqu’ici montre que l’abonnement est la meilleure solution pour financer la radio et la télévision publiques. De cette manière, les deux services restent entièrement indépendants, le public étant le véritable patron de ces deux médias. Le financement du budget de l’Etat est la pire solution possible. En Europe, ce système de financement extrêmement politisé, où tout le pouvoir est entre les mains de la classe politique, n’existe que dans quelques pays. Au moment où le pouvoir change, on peut réduire le budget, ce qui peut perturber toute l’activité des médias publics. Il y a eu de telles situations en Europe. C’est pourquoi je demande au Parlement de reconsidérer sa position ».
Le Conseil d’administration de la Société Roumain de Radiodiffusion ne soutient pas l’initiative législative visant à supprimer la redevance audio-visuelle. Selon un communiqué du Conseil, la disparition de cette taxe modifierait radicalement l’existence autonome et l’indépendance des médias publics.
A son tour, le leader des députés libéraux, Eugen Nicolăescu, estime que, par cette proposition, les sociaux-démocrates souhaitent subordonner politiquement les postes publics de Radio et de Télévision.
Par ailleurs, la ministre roumaine des Finances, Anca Dragu, a mis en garde sur le fait que l’impact budgétaire de la suppression des 102 taxes non – fiscales était de 1,6 milliards de lei (environ 400 millions d’euros), c’est-à-dire le double des estimations des initiateurs du projet de loi. Cela, dans les conditions où le déficit budgétaire de l’année prochaine ne doit pas dépasser les 3% du PIB, a insisté la ministre Anca Dragu.
Le projet de loi en question a été approuvé la semaine dernière par le Sénat de Bucarest. Il vient de recevoir l’avis favorable de la Commission Juridique de la Chambre des Députés. La décision finale appartient à la Chambre des Députés. Le vote est prévu pour mardi prochain. (Trad. : Valentina Beleavski)