Ministre pour une centaine de jours
Il s’appelle Dragos Tudorache et il devra gérer une pile de dossiers sensibles, plus nombreux que prévu. Le nouveau ministre de l’Intérieur vient remplacer Petre Toba, son prédécesseur démissionnaire accusé d’avoir favorisé des subalternes accusés de détournement de fonds. Le chef de l’exécutif bucarestois, Dacian Ciolos, a expliqué pourquoi il a évité la solution d’un intérim, alors que son cabinet de techniciens doit terminer sa mission après les prochaines élections : « Il s’agit d’un ministère de poids, avec des tâches importantes pour la prochaine période, notamment en matière d’organisation des élections et de maintien de la sécurité et de l’ordre publics. Je pense donc qu’un ministre par intérim ne pourrait pas répondre comme il se devait aux exigences du poste et n’aurait fait que perpétuer une situation incertaine, ni utile ni fructueuse ».
Roxana Vasile, 08.09.2016, 15:05
Il s’appelle Dragos Tudorache et il devra gérer une pile de dossiers sensibles, plus nombreux que prévu. Le nouveau ministre de l’Intérieur vient remplacer Petre Toba, son prédécesseur démissionnaire accusé d’avoir favorisé des subalternes accusés de détournement de fonds. Le chef de l’exécutif bucarestois, Dacian Ciolos, a expliqué pourquoi il a évité la solution d’un intérim, alors que son cabinet de techniciens doit terminer sa mission après les prochaines élections : « Il s’agit d’un ministère de poids, avec des tâches importantes pour la prochaine période, notamment en matière d’organisation des élections et de maintien de la sécurité et de l’ordre publics. Je pense donc qu’un ministre par intérim ne pourrait pas répondre comme il se devait aux exigences du poste et n’aurait fait que perpétuer une situation incertaine, ni utile ni fructueuse ».
Ancien chef de la Chancellerie du premier ministre, Dragos Tudorache aura une source d’ennuis moins pressante, dans ce paysage. Le taux de criminalité est au plus bas. En revanche, la migration commence à faire pression. Bucarest a l’intention de convenir avec Belgrade de la création de patrouilles communes à la frontière roumano-serbe, dit le nouveau ministre de l’Intérieur : « Plusieurs incidents sont survenus, ces dernières semaines, des groupes d’immigrants illégaux testant la perméabilité de la frontière roumaine. La réponse du ministère a été et restera diligente. Nous allons parler avec les autorités serbes afin d’agir ensemble pour assurer l’intégrité totale de la frontière roumaine occidentale. On ne peut pas, non plus, exclure la création de nouvelles routes migratoires en fonction de l’évolution de la situation en Turquie et en Grèce. Voilà pourquoi la Police aux frontières doit être constamment préparée à intervenir rapidement sur le terrain ».
Néanmoins, sa priorité numéro un reste l’organisation des élections législatives, prévues pour le 11 décembre prochain, une pierre d’achoppement pour tout ministre roumain de l’Intérieur depuis une vingtaine d’années. Le président Klaus Iohannis précisait d’ailleurs : « Il est vital pour la Roumanie, pour le renforcement de la démocratie roumaine, pour la crédibilité du processus électoral du pays que ces élections se déroulent sans incidents, dans un climat de sécurité, avec la garantie que le résultat n’est aucunement faussé ».
Dragos Tudorache a d’ailleurs annoncé qu’une structure de commande qui veille au bon déroulement du processus électoral sera créée au sein de son ministère. Celle-ci sera neutre et équidistante, a précisé le responsable : « Durant les trois prochains mois, ce sera essentiel de préparer un processus électoral sans défaillances. Le ministère doit aider et contribuer à toutes les activités préalables organisées jusqu’en décembre ».
Bien que court, le mandat du nouveau ministre de l’Intérieur sera intense, alors qu’il n’a pas vraiment droit à l’erreur, tous ses agissements étant mis sous la loupe après la suite d’échecs de ses prédécesseurs, notamment lors du scrutin présidentiel de 2014. (trad. : Andrei Popov)