Bucarest lance le débat public sur la Stratégie nationale anti-corruption
La modification de la législation et le bon fonctionnement de la justice ne suffisent pas pour enrayer la corruption, laquelle, dans certains cas, s’est avérée meurtrière. C’est ce qu’a déclaré le premier ministre roumain Dacian Cioloş, mardi, lors du lancement du débat public sur la nouvelle stratégie nationale anti-corruption. La solution à ce problème, a-t-il précisé, c’est un changement d’attitude de la part des citoyens ; à défaut, aucune décision gouvernementale ne pourrait produire ses effets.
Valentin Țigău, 20.07.2016, 14:15
La modification de la législation et le bon fonctionnement de la justice ne suffisent pas pour enrayer la corruption, laquelle, dans certains cas, s’est avérée meurtrière. C’est ce qu’a déclaré le premier ministre roumain Dacian Cioloş, mardi, lors du lancement du débat public sur la nouvelle stratégie nationale anti-corruption. La solution à ce problème, a-t-il précisé, c’est un changement d’attitude de la part des citoyens ; à défaut, aucune décision gouvernementale ne pourrait produire ses effets.
Dacian Cioloş : « Je me réfère au petit cadeau offert aux fonctionnaires, à l’argent que l’on glisse dans la poche du médecin, qu’il nous le demande ou non. Cela relève de l’attitude de chacun de nous. Mais il s’agit aussi de la corruption qui grève les grands projets d’infrastructure. Tout acte de corruption, soit-il petit ou grand, affaiblit l’Etat et nous éloigne d’une société saine. »
La corruption a surtout touché des domaines importants de la société roumaine, tels la santé, l’éducation, la sécurité des citoyens. Le ministre de la santé, Vlad Voiculescu, a affirmé que l’assertion selon laquelle le système corrompu tue n’est nulle part plus évidente que dans le secteur d’activité qu’il dirige.
Vlad Voiculescu: « La corruption affaiblit. Elle s’attaque aux plus faibles d’entre nous. Elle mine la société dans son ensemble et affaiblit l’Etat. Or l’Etat faible ne construit pas d’hôpitaux, n’assure pas les médicaments nécessaires, n’offre ni salaires décents ni conditions appropriées pour les patients et les médecins, il ne met pas à l’abri des abus les malades et le personnel médical ».
Lors du lancement du débat public sur la stratégie nationale anti- corruption, le chef du cabinet de Bucarest a également soulevé la question de l’intégrité au sein du milieu des affaires et de la mise en place d’un nouveau style de management. Ceci suppose le recrutement transparent et objectif de managers responsables et aussi de trouver des solutions pour former les futurs managers, responsables tant des biens de l’Etat que de ceux des particuliers. Malheureusement, une mentalité persiste toujours, celle que faire des affaires avec l’Etat c’est quelque chose de bénéfique par définition, a-t-il ajouté. Lorsque je parle de l’intégrité dans le milieu des affaires, je pense aussi aux situations où, grâce à leurs attaches, certaines compagnies concentrent énormément de ressources pour obtenir des marchés publics et non pas pour les mettre en œuvre d’une manière aussi efficace que possible. D’où la nécessité d’une responsabilité accrue de l’Etat pour ce qui est du suivi de certains de ces contrats. La lutte contre la corruption doit inclure le fait d’assumer l’échec managérial comme explication pour les nouveaux dossiers instruits par la Direction nationale anti-corruption ou l’Agence nationale d’intégrité, a encore souligné le premier ministre roumain. Mise en débat, la Stratégie nationale anti-corruption pour les 5 années à venir sera soumise au vote du gouvernement le 10 août prochain. (Trad. Mariana Tudose)