Mesures d’urgence dans le système roumain de santé
L’Hôpital de traitement des brûlés de la capitale est nationalement connu pour sa capacité à traiter des patients gravement blessés. Cependant, son image a été écornée, ces dernières années, par une série de scandales : infections de nature nosocomiales ayant entraîné le décès de certains patients, désinfectants dilués achetés au producteur, sous enquête judiciaire, Hexi Pharma, accusations de corruption à l’égard de certains médecins et du directeur de l’établissement. Le dernier scandale en date concernant l’Hôpital de traitement des brûlés a fait irruption avec l’apparition, dans les médias, d’une vidéo choquante, sur laquelle on peut voir un patient en soins intensifs dont une plaie accueillait plusieurs larves d’insectes ; le patient en question est d’ailleurs décédé.
Mihai Pelin, 15.07.2016, 12:57
L’Hôpital de traitement des brûlés de la capitale est nationalement connu pour sa capacité à traiter des patients gravement blessés. Cependant, son image a été écornée, ces dernières années, par une série de scandales : infections de nature nosocomiales ayant entraîné le décès de certains patients, désinfectants dilués achetés au producteur, sous enquête judiciaire, Hexi Pharma, accusations de corruption à l’égard de certains médecins et du directeur de l’établissement. Le dernier scandale en date concernant l’Hôpital de traitement des brûlés a fait irruption avec l’apparition, dans les médias, d’une vidéo choquante, sur laquelle on peut voir un patient en soins intensifs dont une plaie accueillait plusieurs larves d’insectes ; le patient en question est d’ailleurs décédé.
Et puis, il y a eu aussi, presqu’au même moment, une information sur le cas d’une patiente, décédée elle aussi, qui avait reçu du sang d’un groupe incompatible avec le sien. Deux procédures pénales pour homicide involontaire ont été ouvertes, ainsi qu’une enquête de l’institution de l’Avocat du peuple, tandis que les unités des soins intensifs et de transfusion sanguine ont été fermées sur ordre du ministère de la santé, qui cherche des solutions. Le ministre Vlad Voiculescu a qualifié d’inacceptable le fait qu’aucune leçon n’ait été tirée de l’incendie de la discothèque bucarestoise Colectiv, soldé par 64 morts et une centaine de blessés, en octobre 2015. Le ministre a encore fait savoir que le manager de l’établissement hospitalier n’avait demandé ni des investissements ni du personnel supplémentaire.
Le ministre de la santé Vlad Voiculescu : «La seule mesure raisonnable que nous avons examinée à plusieurs reprises ces derniers mois est celle de la fermeture de l’hôpital et du transfert de l’activité à d’autres établissements. J’ai rencontré les managers des hôpitaux en mesure de traiter de grands brûlés, mais il nous a été clair que nous ne pouvons pas fermer entièrement l’hôpital. Il y aura des mesures intermédiaires : inspections, contrôles, amendes. Et puis aussi de l’aide pour réaliser les investissements nécessaires. Tant qu’il n’existe pas de climatisation, tant que la direction ne dépose aucune demande d’aide financière au ministère, tant qu’il n’y a pas de filets aux fenêtres mais qu’il y a des mouches dans les salles, il faut reconnaître l’existence d’un problème majeur. »
47 patients sont traités en ce moment à l’Hôpital de traitement des brûles, dont deux ne supportent pas le transfert. De l’avis des autorités, si un accident faisait aujourd’hui de nombreux blessés, il faudrait les transférer à l’étranger, la Romanie n’ayant pas la possibilité de les soigner. L’Hôpital de Bucarest avait accueilli plusieurs blessés graves de l’incendie du club Colectiv et même si plusieurs d’entre eux avaient ensuite été envoyés à l’étranger, certains sont morts à cause des infections nosocomiales attrapées dans les hôpitaux roumains. Comble de l’ironie, au début de cette année, l’équipe dirigeante de l’Hôpital de traitement des brûlés de la capitale avait été récompensée d’un prix accordé aux Roumains qui font preuve de professionnalisme, d’abnégation et d’héroïsme. (Trad. Ileana Taroi)