Produits locaux – la loi des 51%
Au terme du nouvel acte réglementaire, la grande distribution de Roumanie est désormais contrainte de ranger prioritairement dans ses rayons des produits issus de sources locales ou régionales. Du coup, les commerçants auront lobligation de vendre des œufs, de la viande, des fruits, des légumes, du miel et des laitages provenant de producteurs autochtones par le biais de ce que lon appelle «la chaîne courte dapprovisionnement». Y font exception les fruits et légumes exotiques ou saisonniers.
Daniela Budu, 12.07.2016, 15:12
Au terme du nouvel acte réglementaire, la grande distribution de Roumanie est désormais contrainte de ranger prioritairement dans ses rayons des produits issus de sources locales ou régionales. Du coup, les commerçants auront lobligation de vendre des œufs, de la viande, des fruits, des légumes, du miel et des laitages provenant de producteurs autochtones par le biais de ce que lon appelle «la chaîne courte dapprovisionnement». Y font exception les fruits et légumes exotiques ou saisonniers.
Aux dires du ministre de l’Agriculture, Achim Irimescu, la nouvelle loi vise principalement le secteur des fruits et légumes où les importations sont massives. Le président de la Commission pour l’agriculture de la Chambre des députés, Nini Sapunaru, a pour sa part déclaré que le document était censé décourager les commerçants qui se réservent des grosses marges bénéficiaires : «Il y a des hypermarchés qui ont déjà rencontré les fermiers pour leur annoncer qu’ils étaient prêts à signer des contrats avec eux et vendre leurs produits. Comme vous voyez, les choses avancent dans la bonne direction. »
Reporté à plusieurs reprises, la nouvelle loi a provoqué une vague de mécontentement au sein des patronats. Les députés de la Commission pour l’Agriculture ont pour leur part expliqué que, sans renvoyer uniquement aux produits autochtones, cet acte ne risquait pas de contrevenir aux normes du marché unique. Néanmoins, les confédérations patronales se disent inquiètes par rapport aux normes stipulées par la loi et qui violeraient la législation communautaire, tout en risquant d’affecter l’activité des ceux qui opèrent dans le secteur du commerce moderne de Roumanie.
Aux dires des commerçants, loin de résoudre les problèmes des fermiers roumains, la nouvelle loi ne fera que déstabiliser le fonctionnement du commerce alimentaire. Le document porte atteinte à la liberté du consommateur de choisir parmi les meilleurs produits à des prix compétitifs, peut-on lire dans un communiqué de l’Association des grands distributeurs de Roumanie. De l’avis de celle-ci, la loi est un coup donné à la grande distribution, sans garantir aucun soutien réel aux fermiers roumains et à leurs produits.
Du coup, plus qu’à satisfaire leurs clients, les commerçants se donneront pour principal objectif de respecter stricto sensu les termes très restrictifs du nouveau texte législatif. «Sinon, ils risqueront des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture de leurs magasins», précise l’Association dans son communiqué. (trad. : Ioana Stancescu)