Les Roumains et les visas pour le Canada
La Roumanie et la Bulgarie sont les seuls Etats membres de l’Union européenne dont les citoyens ont toujours besoin de visas pour voyager au Canada. En ce qui les concerne, les Etats – Unis exigent des citoyens de 5 pays européens, dont la Roumanie, de remplir cette formalité, relativement compliquée. Alors que les Américains excluent, du moins avant les élections présidentielles, toute discussion portant sur une éventuelle libéralisation du régime de visas pour les Roumains, les Canadiens mènent déjà des négociations en ce sens. Le ton de ces pourparlers est assez dur.
Roxana Vasile, 08.07.2016, 12:40
La Roumanie et la Bulgarie sont les seuls Etats membres de l’Union européenne dont les citoyens ont toujours besoin de visas pour voyager au Canada. En ce qui les concerne, les Etats – Unis exigent des citoyens de 5 pays européens, dont la Roumanie, de remplir cette formalité, relativement compliquée. Alors que les Américains excluent, du moins avant les élections présidentielles, toute discussion portant sur une éventuelle libéralisation du régime de visas pour les Roumains, les Canadiens mènent déjà des négociations en ce sens. Le ton de ces pourparlers est assez dur.
Utilisant des termes extrêmement diplomatiques, le premier ministre roumain Dacian Cioloş a donné des assurances quant à l’avancée de ce dossier. Il a toutefois souligné qu’en l’absence d’une décision politique d’Ottawa, la Roumanie, pourrait, à l’instar de la Bulgarie et en sa qualité de membre de l’UE, ne pas ratifier l’accord commercial UE-Canada. Notons que la signature de ce document, prévue en octobre prochain, dépend de sa ratification préalable par les parlements nationaux.
Voici ce que déclarait le chef du cabinet de Bucarest, Dacian Cioloş, à l’issue de la visite qu’il avait faite en juin au Canada : « Je pense que la discussion que j’ai eue avec le premier ministre canadien Trudeau a été très fructueuse. Si avant ma visite il considérait qu’il n’y avait aucun rapport entre les visas et l’Accord de libre – échange, après notre entretien il a bien compris la nécessité d’une approche politique de ce sujet et d’une prise de décision. Je suis convaincu que nous aurons prochainement des clarifications relatives à la position du Canada. La Roumanie, en tant que membre de l’UE, dispose elle aussi de certains leviers dont elle entend se servir si besoin est. Je ne saurais concevoir que la Roumanie signe un traité avec le Canada, tant que les Roumains n’en bénéficient pas, sur un pied d’égalité avec les autres citoyens européens. »
Au début de la semaine prochaine, Dragoş Tudorache, chef de la chancellerie du premier ministre roumain, aura des entretiens à Bruxelles sur la question des visas: « Il y a aura une deuxième rencontre officielle, à Bruxelles, le lundi 11 juillet. Y participeront, à l’invitation de la Commission européenne, les représentants de la Roumanie et de la Bulgarie, ainsi que le ministre canadien de l’Immigration John McCallum. Je m’entretiendrai avec le ministre McCallum, ensuite je prendrai part une réunion tripartite, avec la participation de la Commission et de la Bulgarie, pour examiner le stade des discussions et de l’engagement pris par le M. Trudeau lors de son dialogue avec le premier ministre roumain Dacian Cioloş. »
La Commission européenne a quant à elle assuré que Bucarest et Sofia déploieraient des efforts afin d’obtenir la réciprocité des visas. Elle a pourtant affirmé que les deux pays ne devraient par lier cette question à l’accord commercial avec le Canada. Bruxelles, qui considère que c’est un bon accord, souhaiterait que celui-ci soit signé en octobre. Tout en gardant son optimisme, la partie roumaine s’abstient d’avancer des solutions possibles, avant la finalisation des discussions. (Trad. Mariana Tudose)