Coopération militaire dans la région de la mer Noire
Corina Cristea, 17.06.2016, 13:55
La Roumanie a récemment proposé la création d’une initiative navale commune
en mer Noire avec la Bulgarie et la Turquie en tant qu’Etats riverains, pour
effectuer des exercices sous l’ombrelle de l’OTAN. Il ne s’agit pas d’une
flotte, a précisé le président roumain Klaus Iohannis suite aux réactions de
Sofia. Et pour cause: le premier ministre et le ministre de la Défense bulgares
ont exclu la participation de leur pays à une flotte commune en dehors de
l’OTAN.
Le président roumain a alors souligné qu’une flotte en en mer Noire ne
figurait même pas dans les projets de l’Alliance. Klaus Iohannis: « Cette
initiative dite navale ne se réfère pas aux forces navales, mais à des
exercices et à des formations communes. Nous pensons que cette initiative doit
finalement se retrouver sous l’ombrelle de l’OTAN, vu que tous les trois pays
riverains, à savoir la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie, sont alliés au sein
de l’OTAN. C’est le concept de flotte de l’Alliance qui a été mal compris.
Personne ne crée une flotte de l’OTAN. C’est stupide. L’OTAN ne peut pas et ne
souhaite pas entretenir une flotte en mer Noire », a précisé Klaus Iohannis.
Cette prise de position du président roumain survient après les
déclarations du premier ministre bulgare Boïko Borissov qui a rejeté l’idée de participer
à une flotte commune en mer Noire, car cela entraînerait des réactions de la
part de la Russie. «Nous souhaitons avoir des investissements, développer un
tourisme de niveau européen, nous souhaitons voir en mer Noire des navires et
des yachts remplis de touristes, et non pas une zone d’actions militaires. La
présence, ici, des navires de l’Alliance deviendrait d’actualité uniquement
dans le cas de l’apparition d’une vague massive de migrants clandestins, après
une éventuelle fermeture des routes de migration à travers la mer Egée et la
Méditerranée », a déclaré le premier ministre bulgare Boïko
Borissov.
Il n’a jamais été question de créer une flotte en mer Noire, mais d’une
coopération navale sous l’égide de l’Alliance de l’Atlantique Nord, renchérit à
Bucarest le premier ministre roumain Dacian Ciolos: « Il y a deux éléments
très importants : il ne s’agit pas d’une flotte, mais d’une coopération
des Etats de l’OTAN. Il ne s’agit pas d’une coopération tripartite, mais d’une
coopération sous l’égide de l’OTAN – c’est ça notre proposition. Et j’ai compris
des dernières déclarations que la Bulgarie est en mesure de soutenir cette
approche. »
Dans une première étape, l’objectif principal de la proposition de Bucarest
est de rendre compatibles les forces navales des trois alliés au sein de l’OTAN
– la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie. L’idée pourrait être débattue le mois
prochain dans le cadre du sommet de l’Alliance, à Varsovie. (Trad. Valentina Beleavski)