Résultats et alliances après les élections locales
Les élections locales déroulées dimanche en Roumanie n’ont fait que confirmer les tendances qui se faisaient jour ces derniers mois sur la scène politique roumaine. Le Parti Social Démocrate (PSD), de gauche, a remporté environ 40% des mandats sur l’ensemble du pays, devançant de plus de 10% son principal adversaire, le Parti National Libéral (PNL). Celui-ci ne cesse de perdre du terrain depuis un an et demi, après la victoire de son candidat, Klaus Iohannis, aux présidentielles de 2014.
Florentin Căpitănescu, 07.06.2016, 15:45
Les élections locales déroulées dimanche en Roumanie n’ont fait que confirmer les tendances qui se faisaient jour ces derniers mois sur la scène politique roumaine. Le Parti Social Démocrate (PSD), de gauche, a remporté environ 40% des mandats sur l’ensemble du pays, devançant de plus de 10% son principal adversaire, le Parti National Libéral (PNL). Celui-ci ne cesse de perdre du terrain depuis un an et demi, après la victoire de son candidat, Klaus Iohannis, aux présidentielles de 2014.
A Bucarest, considérée jusqu’il n’y a pas longtemps comme un bastion traditionnel de la droite, le PSD s’est adjugé le fauteuil de maire général, ainsi que les mandats de maire de tous les 6 arrondissements. La victoire de Gabriela Vrânceanu-Firea, ancienne journaliste qui a connu une ascension rapide dans la vie politique, marque une double première: elle sera la première femme à occuper le poste de maire dans l’histoire de la capitale roumaine et le premier candidat figurant sur les listes du PSD qui réussit à s’adjuger le plus important mandat de l’administration locale roumaine.
Nicuşor Dan, la révélation de ces élections, est arrivé en deuxième position. Membre d’une ONG transformée en parti politique – « L’Union Sauvez Bucarest », il s’est impliqué activement dans la lutte contre les irrégularités commises au sein de la municipalité ces dernières années. Confiant dans le potentiel du parti qu’il a récemment créé et encouragé par ses résultats au scrutin local, Nicuşor Dan souhaite que l’Union « Sauvez Bucarest » (USB) acquière une dimension nationale.
Sa popularité croissante coïncide avec un fort recul du PNL (de centre-droit), le grand perdant de la course à la mairie de la capitale. Victime de ses propres options, ses leaders ayant désigné non moins de 4 candidats, le PNL se trouve dans une situation délicate face aux législatives de cet automne. D’ailleurs son candidat à la mairie de la capitale, Cătălin Predoiu, ancien ministre de la justice, a déjà annoncé sa décision de quitter la direction de la filiale bucarestoise du PNL.
Au Conseil général de la capitale, ce sont le PSD et son allié, l’Union pour le progrès de la Roumanie (UNPR), qui auront la majorité, alors que, de l’avis des observateurs, l’USB et le PNL seront dans l’opposition. Par ailleurs, les élections de dimanche dernier ont été marquées par un absentéisme inquiétant, notamment dans les grandes villes. A Bucarest, par exemple, le taux de participation a été de 33% – le plus bas sur l’ensemble du pays, selon la Commission électorale centrale. Moins de la moitié des inscrits sur les listes électorales se sont présentés aux urnes au niveau national. Ce taux est inférieur à celui enregistré lors du scrutin précédent, de 2012.
Fait tout aussi inquiétant, bien que la lutte contre la corruption jouisse d’un large appui social, certains maires mis en examen pour corruption, ont réussi à s’adjuger un nouveau mandat. C’est ce qui est arrivé à Braşov, avec George Scripcaru, à Craiova (sud), avec Lia Olguţa Vasilescu ou encore à Baia Mare (nord), où Cătălin Cherecheş a été confirmé au poste de maire, bien qu’il se trouve derrière les barreaux. Plusieurs maires ont été réélus : Emil Boc, à Cluj (nord-ouest), Gheorghe Falcă, à Arad (ouest) et Nicolae Robu, à Timişoara (ouest).
Plusieurs villes ont changé d’édile en chef: Constanţa (sud-est), Iaşi (nord-est) et Sibiu (centre). La grande controverse qui a marqué ce scrutin a été l’élection des maires en un seul tour de scrutin, ce qui, selon les analystes, jette le doute sur la légitimité des futurs responsables locaux. Sur l’ensemble du pays, plus de 250 mille candidats ont été en lice pour les mandats de maire et de conseillers locaux dans les 3.200 villes et communes et respectivement dans les 41 conseils départementaux.