L’administration publique, entre réforme et corruption
Bucarest était secoué lundi par un nouveau mini séisme politique et judiciaire. Récemment entré dans la course électorale, le vice -président du PNL, Ludovic Orban, a annoncé qu’il ne se porterait plus candidat à la mairie de la capitale et renoncerait à toutes ses fonctions au sein du parti. L’annonce à été faite après sa mise sous contrôle judiciaire dans une affaire de corruption. Selon les procureurs de la Direction nationale anti-corruption, Ludovic Orban aurait sollicité, au mois dernier, 50.000 euros à un homme d’affaires. En échange de cette somme, des personnages importants de deux chaînes de télévision auraient dû promouvoir son image de candidat aux élections municipales du 5 juin. C’est dans ce contexte que quitte la scène un personnage loquace et charismatique, d’une remarquable longévité dans les hautes sphères de la politique roumaine, qu’il rejoignait dès le lendemain de la Révolution anticommuniste de décembre 1989 et dont le nom n’a jusqu’ici été associé à aucun scandale de corruption.
Bogdan Matei, 12.04.2016, 13:59
Bucarest était secoué lundi par un nouveau mini séisme politique et judiciaire. Récemment entré dans la course électorale, le vice -président du PNL, Ludovic Orban, a annoncé qu’il ne se porterait plus candidat à la mairie de la capitale et renoncerait à toutes ses fonctions au sein du parti. L’annonce à été faite après sa mise sous contrôle judiciaire dans une affaire de corruption. Selon les procureurs de la Direction nationale anti-corruption, Ludovic Orban aurait sollicité, au mois dernier, 50.000 euros à un homme d’affaires. En échange de cette somme, des personnages importants de deux chaînes de télévision auraient dû promouvoir son image de candidat aux élections municipales du 5 juin. C’est dans ce contexte que quitte la scène un personnage loquace et charismatique, d’une remarquable longévité dans les hautes sphères de la politique roumaine, qu’il rejoignait dès le lendemain de la Révolution anticommuniste de décembre 1989 et dont le nom n’a jusqu’ici été associé à aucun scandale de corruption.
Rejetant fermement ces accusations, Ludovic Orban a déclaré avoir pris cette décision pour protéger son parti, la plus importante formation politique de droite du pays et unique adversaire redoutable des sociaux – démocrates. Ludovic Orban : Je nie tout fait de prise illégale d’intérêt, mais puisque des poursuites pénales ont été lancées à mon encontre je retire ma candidature. Je ne veux absolument pas que les soupçons de corruption qui planent sur moi diminuent les chances du PNL de remporter les élections pour la mairie de la capitale .
Les analystes politiques qualifient cette situation de cas d’école pour ce qu’est l’image de la corruption collée à l’administration locale de Roumanie. Le dernier maire général de la capitale, Sorin Oprescu et quatre des six maires d’arrondissements ont quitté, menottés, leurs mairies. Plusieurs dizaines d’élus et de présidents de conseils départementaux, ainsi qu’un préfet sont eux aussi les protagonistes de dossiers instruits par les procureurs anti-corruption. Voilà pourquoi le premier ministre Dacian Cioloş affirme que seule une réforme profonde de l’administration, dont il a d’ailleurs présenté lundi le projet devant le Parlement, pourrait prévenir l’apparition de nouveaux cas de corruption.
Le chef du gouvernement a pourtant attiré l’attention sur le fait que le développement économique risquait de demeurer un simple desideratum en l’absence d’une administration publique performante et crédible. Dacian Cioloş : Si la lutte contre la corruption ne s’associe pas avec une réforme de l’administration publique censée lui conférer davantage de transparente et de professionnalisme, nous risquons de rester cantonnés au stade de constat des faits de corruption. Or, la réforme de l’administration se propose justement de prévenir ce phénomène et de traiter le mal à la racine.
Afin d’accroître la performance et de former des personnels qualifiés, le gouvernement envisage de rouvrir l’Institut national d’administration, de mettre en place, à l’échelle nationale, un système de recrutement sur concours et de corréler salaire et performance individuelle. Au bout de deux mois de consultations publiques, l’Exécutif soumettra ce paquet législatif au vote du Parlement. (trad. Mariana Tudose)