Laura Codruţa Kövesi reconduite à la tête de la Direction nationale anti-corruption
Le président Klaus Iohannis a signé mercredi le décret reconduisant Laura Codruţa Kövesi à la tête de la Direction nationale anti-corruption, pour un nouveau mandat de trois ans. Dans une interview accordée à la télévision publique, le chef de l’Etat a souligné le fait que le principal argument justifiant cette décision est celui des succès remarquables enregistrés par Mme Kövesi lors de son premier mandat.
Bogdan Matei, 07.04.2016, 14:22
Le président Klaus Iohannis a signé mercredi le décret reconduisant Laura Codruţa Kövesi à la tête de la Direction nationale anti-corruption, pour un nouveau mandat de trois ans. Dans une interview accordée à la télévision publique, le chef de l’Etat a souligné le fait que le principal argument justifiant cette décision est celui des succès remarquables enregistrés par Mme Kövesi lors de son premier mandat.
Klaus Iohannis: En ce qui concerne Mme Kovesi, je peux vous dire très clairement qu’il n’y a aucun point d’interrogation et aucun doute. Les résultats obtenus par de la Direction nationale anti-corruption ces dernières années, y compris en 2015, sont impressionnants.
Les chiffres sont là et donnent pleinement raison à ce choix. Le bilan de l’activité déployée par l’institution l’année dernière inclut pour la première fois la mise en examen et puis le renvoi devant les juges d’un premier-ministre en exercice, le social-démocrate Victor Ponta, ainsi que l’arrestation d’un juge de la Cour Constitutionnelle, Toni Greblă, et du maire général de Bucarest, Sorin Oprescu. Les procureurs anti-corruption avaient également sollicité l’avis pour le placement en détention provisoire du ministre des Finances, Darius Vâlcov.
Par ailleurs, quatre des six maires d’arrondissements de la capitale ont été retenus, tandis que plusieurs dizaines d’élus, actuels et anciens, de maires de chefs – lieux de départements, de présidents de Conseils locaux, ont été déférés à la justice. Selon un communiqué de la Direction nationale anti-corruption, le taux de condamnation se maintient au niveau de 90%, ce qui prouve la qualité des preuves administrées dans les affaires pénales et le professionnalisme des procureurs qui les instruisent.
La corruption est partout dans le pays et sur l’échiquier politique. Voilà pourquoi, la procureure en chef de la DNA est très populaire parmi les simples citoyens, mais fort détestée par les corrompus, par certains représentants des médias ou par des individus payés pour faire le sale travail au bénéfice des soi-disant cols blancs.
Contestée, voire calomniée à maintes reprises, Laura Codruţa Kövesi, a été récemment la cible de ce qu’elle a qualifié de tentative infructueuse d’intimidation. Des ex agents du renseignement israélien ont lancé des menaces téléphoniques et informatiques de type phishing- hameçonnage. Ils ont piraté les adresses de courrier électronique des proches de Laura Codruţa Kövesi.
Les procureurs roumains anti – mafia ont déjà procédé à deux arrestations liées à ce cas. Les autorités de Tel Aviv ont démenti toute implication. L’ambassade d’Israël à Bucarest a précisé dans un communiqué que l’enquête ouverte dans cette affaire visait les employés d’une compagnie de détectives privés, sans aucun lien avec les institutions publiques israéliennes.