La Roumanie réagit aux attentats de Bruxelles
Charm el-Cheikh, Beyrouth, Paris, Bamako, San Bernardino, Ankara — autant d’endroits de quatre continents frappés en moins de six mois par les djihadistes, dont les attentats ont fait des centaines de morts. Ce mardi, des attentas meurtriers ont ensanglanté Bruxelles, capitale administrative de l’UE et siège de l’OTAN.
Bogdan Matei, 23.03.2016, 13:36
Charm el-Cheikh, Beyrouth, Paris, Bamako, San Bernardino, Ankara — autant d’endroits de quatre continents frappés en moins de six mois par les djihadistes, dont les attentats ont fait des centaines de morts. Ce mardi, des attentas meurtriers ont ensanglanté Bruxelles, capitale administrative de l’UE et siège de l’OTAN.
En novembre dernier, lorsque, par crainte de telles attaques, les responsables belges avaient relevé au niveau maximal lalerte terroriste et déployé des blindés dans les rues, certaines voix, que d’aucuns qualifiaient d’alarmistes, présageaient un attentat imminent. A cette même époque, les médias des pays voisins accusaient les autorités belges d’avoir permis que la commune de Molenbeek devienne un véritable quartier djihadiste à Bruxelles. Les écervelés qui justifient leur ferveur religieuse par des meurtres se trouvaient déjà au cœur du continent et les analystes mettaient en garde contre le risque d’un « printemps islamique » en Europe Occidentale, qu’ils considéraient plus vulnérable que jamais.
Le carnage de ce mardi a malheureusement validé tous ces pronostics. Le monde civilisé a de nouveau été saisi de douleur et d’indignation. Alliée de la Belgique au sein de l’OTAN, son partenaire dans le cadre de l’UE et du mouvement francophone, la Roumanie a elle aussi éprouvé ces sentiments. Plus de 30 mille ressortissants roumains vivent à Bruxelles et dans les environs de la ville. Au moins quatre d’entre eux ont été blessés dans les explosions qui ont eu lieu à l’aéroport et dans une station de métro.
Le terrorisme, on peut le combattre par le pacifisme et la solidarité, a affirmé le président roumain, Klaus Iohannis, qui effectue une visite en Turquie: « Il faut contrecarrer ces attaques par notre volonté de paix, de collaboration, par notre solidarité dans le règlement des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés dans la région ».
La cellule de crise mise en place par la diplomatie de Bucarest est en contact permanent avec les autorités bruxelloises. Une équipe consulaire mobile s’est rendue à Bruxelles en renfort au personnel de l’ambassade de Roumanie. Le ministre des affaires Etrangères, Lazăr Comănescu, a fait savoir que la Roumanie était prête à aider la Belgique et insisté sur le besoin de solidarité au sein de l’UE. A Bucarest, la gendarmerie a déployé des effectifs supplémentaires dans les aéroports et aux sièges des missions diplomatiques étrangères, même si le niveau d’alerte terrorise n’a pas été relevé.
Le patron du Service roumain de renseignement, Eduard Hellvig, a affirmé, dans un communiqué de presse, ne détenir aucune information indiquant une possible menace pour la sécurité nationale. Il a pourtant précisé que les récents événements de Bruxelles touchaient les Roumains aussi, vu que le terrorisme est désormais un fléau mondial.
A son tour, Georgian Pop, président de la commission parlementaire en charge du contrôle des Services secrets roumains, déclarait que: « Malheureusement, l’enclume dans laquelle nous sommes pris est très serrée. A l’Ouest, Bruxelles et Paris, à l’Est, Ankara et Istanbul ont été la cible d’attentats minutieusement préparés et perpétrés en cascade. En Roumanie, le Service de renseignement et le système de prévention antiterroriste ont réussi à maintenir le niveau d’alerte bleu, ce qui se traduit par une menace relativement faible. A ce niveau-là, les mesures de prévention prédominent ».
Le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, qui a travaillé pas mal d’années à Bruxelles en tant que commissaire européen à l’agriculture et puis comme conseiller du président de la Commission européenne, a exprimé sa vive compassion aux victimes des attentats et le soutien du cabinet de Bucarest aux autorités belges. (trad.: Mariana Tudose)