La culture de sécurité
En plus, la formation du corps professionnel appelé à contrôler le respect des règles présente des lacunes. D’autre part, en ignorant des dangers possibles, beaucoup d’entrepreneurs risquent leurs propres affaires et mettent la vie des gens en danger.
Roxana Vasile, 18.03.2016, 15:24
En plus, la formation du corps professionnel appelé à contrôler le respect des règles présente des lacunes. D’autre part, en ignorant des dangers possibles, beaucoup d’entrepreneurs risquent leurs propres affaires et mettent la vie des gens en danger.
Les affirmations appartiennent au vice président de l’Association roumaine pour la technique de sécurité, Stelian Arion : «Ils ne comprennent pas très bien les nécessités en matière de sécurité. Le chef de l’organisation a tendance à essayer de ne pas faire de dépenses dans ce domaine. Or, ne pas dépenser dans la zone de sécurité, tendance à laquelle des négligences peuvent s’ajouter, peuvent conduire à un désastre tel que celui de la discothèque Colectiv. Dans ce cas précis, il y a eu un enchaînement de plusieurs aspects et le désastre est arrivé.»
A cause de la manière dont le bâtiment était construit et des matériaux de construction inappropriés utilisés à l’intérieur, les quelque 400 personnes présentes, le 30 octobre, dans la boîte de nuit bucarestoise Colectiv n’ont pas eu trop de chances de se sauver de l’incendie qui a duré 153 secondes. C’est la conclusion du rapport élaboré par l’Institut de sécurité minière et de protection anti-explosion de Petroşani (sud), document qui refait, seconde par seconde, la tragédie suite à laquelle 64 personnes sont décédées.
Tout est parti d’un spectacle pyrotechnique qui aurait dû animer le concert du groupe Goodbye to Gravity. Les spécialistes de l’Institut de Petroşani ont établi que les artifices ont brûlé pendant 15 secondes, assez pour qu’une étincelle soit projetée sur un pilier revêtu d’une éponge constituant un isolant phonique. Les flammes sont montées au plafond, et à la 24e seconde elles avaient déjà allumé tout le plafond, alimentées par l’équipement de ventilation. A la 41e seconde, les systèmes d’aération se sont bloqués à cause de la fumée et c’est alors que la première des deux portes de la discothèque s’est ouverte. 10 secondes plus tard, un mix de gaz inflammables est descendu du plafond vers le public. Il n’a fallu que 72 secondes pour que tout le club soit plein d’une fumée noire et jaune blanchâtre, et en 105 secondes, les flammes étaient descendues à 1 m du sol, donc tout près des gens qui se trouvaient encore à l’intérieur. C’est à peine à la 113e seconde que les flammes et la fumée ont commencé à être évacuées naturellement suite à l’ouverture des deux portes, et à la 153e seconde, l’incendie a commencé à s’éteindre de lui-même.
Ces conclusions techniques sont une des preuves les plus importantes dans le dossier dans lequel les patrons de la discothèque Colectiv et les techniciens qui ont monté les artifices sont sous enquête pour homicide involontaire. Les trois ne sont pas les seuls mis en examen. Les procureurs militaires du Parquet national anticorruption ont ouvert un dossier pénal aussi contre deux salariés de l’Inspection pour les situations d’urgence pour la manière dont le club a reçu l’autorisation de fonctionnement, mais aussi pour les contrôles qui se seraient imposés à l’établissement Colectiv, mais qui n’ont pas été réalisés. Dans la même affaire, l’ancien maire et deux fonctionnaires de la mairie de l’arrondissement où se trouve le club sont accusés d’abus, respectivement de complicité d’abus de fonctions. (Trad. Ligia Mihaeiscu)