Le rapport par pays entre croissance économique et pauvreté
Le revenu salarial moyen net des Roumains a baissé en janvier dernier de plus de 8% par rapport au mois précédent, se chiffrant à 1.943 lei, soit l’équivalent de près de 430 euros. Ce n’est plus un secret pour personne, les faibles salaires comptent parmi les premières raisons qui font que les investisseurs s’intéressent à la Roumanie. Dans le même temps, le pays tient la tête du classement européen pour ce qui est de la disparité existant entre les revenus des individus riches et ceux des individus pauvres, soit un rapport de 7,2 à 1, contre 5 à 1 à l’échelle européenne. Des données qui laissent sans réplique. Cela fait un certain bout de temps que la croissance économique de Roumanie est la plus importante sur l’ensemble de l’UE, sans qu’elle se reflète pour autant dans le train de vie quotidien de la majorité des citoyens du pays.
Roxana Vasile, 10.03.2016, 13:20
Le revenu salarial moyen net des Roumains a baissé en janvier dernier de plus de 8% par rapport au mois précédent, se chiffrant à 1.943 lei, soit l’équivalent de près de 430 euros. Ce n’est plus un secret pour personne, les faibles salaires comptent parmi les premières raisons qui font que les investisseurs s’intéressent à la Roumanie. Dans le même temps, le pays tient la tête du classement européen pour ce qui est de la disparité existant entre les revenus des individus riches et ceux des individus pauvres, soit un rapport de 7,2 à 1, contre 5 à 1 à l’échelle européenne. Des données qui laissent sans réplique. Cela fait un certain bout de temps que la croissance économique de Roumanie est la plus importante sur l’ensemble de l’UE, sans qu’elle se reflète pour autant dans le train de vie quotidien de la majorité des citoyens du pays.
Le fait que la Roumanie se retrouve aussi au classement de la pauvreté prouve que son modèle de croissance ne profite pas aux gens. Ce paradoxe ne repose pas sur la qualité, mais sur le faible niveau des salaires et sur les bas coûts, affirme la cheffe de la représentation de la Commission européenne à Bucarest, Angela Filote. « Cela démontre que l’actuel modèle de croissance économique n’agit pas dans l’intérêt du citoyen, car, alors que l’économie connaît des avancées, le citoyen lambda demeure tout aussi pauvre. Or, il ne faut pas encourager un tel modèle, puisqu’il ne s’inscrit pas dans la durée et qu’il n’assouvit pas l’aspiration des gens vers une vie meilleure».
Voilà pourquoi, la Commission européenne recommande dans son rapport que les autorités de Bucarest se focalisent sur trois domaines prioritaires: la relance des investissements, la poursuite des réformes structurelles et l’adoption de politiques budgétaires responsables.
Pour sa part, la ministre roumaine des Finances, Anca Dragu, affirme que les investissements se sont redressés après la dégringolade de 2013, mais seulement dans le secteur privé, ce qui revient à dire que les investissements publics sont toujours insuffisants et inefficaces. Anca Dragu: « La Roumanie a une croissance économique durable. Le rythme de croissance des investissements de 7,5% en 2015 et la progression de 5,3% de la consommation finale témoignent du fait que les investissements continuent d’être le moteur de la croissance».
Il faut booster la croissance économique par des mesures structurelles, en matière de capitaux, de main d’œuvre et de productivité, précise l’économiste en chef de la Banque centrale de Roumanie, Valentin Lazea. Sur la liste courte on retrouve entre autres des mesures visant à atteindre plusieurs objectifs: améliorer l’absorption des fonds européens, attirer les investissements étrangers directs, faire passer la Bourse des Valeurs de Bucarest du statut de marché de frontière à celui de marché émergeant, stimuler la santé et la natalité, l’éducation et la recherche, développer l’infrastructure routière, l’agriculture.
Autant d’objectifs ambitieux, mais sans enjeu électoral, souligne Valentin Lazea. N’oublions pas cependant que la Commission européenne attire l’attention de façon discrète et diplomatique sur le fait que l’allègement fiscal et monétaire, qui a déjà fait ses preuves, n’est plus d’actualité. (trad. Mariana Tudose)