La Roumanie accueille les premiers réfugiés répartis par quotas
Quinze réfugiés syriens et yéménites, dont les pays d’origine sont secoués par des conflits armés et où l’organisation terroriste Etat islamique est active, sont arrivés jeudi au Centre régional de Galati, dans le sud-est de la Roumanie. Ce sont les premiers des plus de 6 mille que Bucarest s’est engagé à accueillir, sur la base des quotas établis par l’UE, sur fond de crise des migrants.
Roxana Vasile, 04.03.2016, 14:59
Quinze réfugiés syriens et yéménites, dont les pays d’origine sont secoués par des conflits armés et où l’organisation terroriste Etat islamique est active, sont arrivés jeudi au Centre régional de Galati, dans le sud-est de la Roumanie. Ce sont les premiers des plus de 6 mille que Bucarest s’est engagé à accueillir, sur la base des quotas établis par l’UE, sur fond de crise des migrants.
Créé en 2004, le Centre d’hébergement et de procédures pour les demandeurs d’asile de Galati accueille déjà des ressortissants originaires de Syrie, Afghanistan, Irak, Iran ou Algérie. Les 15 nouveaux venus ont demandé l’asile politique dans un pays européen et ils ont été d’accord d’être répartis vers la Roumanie. Avant d’arriver à Galati, ils ont passé plusieurs mois en Grèce, à attendre le résultat de la correspondance entre les Etats hellène et roumain pour identifier les personnes ayant besoin de protection internationale. Bucarest a accepté les propositions d’Athènes après des analyses spécifiques et des vérifications de sécurité.
L’Inspection générale pour les immigrations de Roumanie informe que le groupe arrivé à Galati est formé de 10 jeunes et d’une famille avec trois enfants, dont un âgé de 7 mois. La décision concernant la demande d’asile sera délivrée dans 30 jours ; en attendant, les réfugiés recevront de l’assistance médicale, psychologique, juridique et matérielle, ainsi que d’autres formes de soutien de la part des ONGs actives dans le domaine de l’asile et de l’intégration. Si elles obtiennent le droit de séjour, ces personnes pourront circuler librement sur le territoire de la Roumanie.
A l’instar de tous les autres Etats européens, en Roumanie aussi l’opinion publique est divisée sur la question de l’accueil des réfugiés. Certains habitants de Galati sont mécontents de l’arrivée des 15 réfugiés :
« Combien paie l’Etat pour un immigrant par mois ? Dans les mille et quelques lei, c’est-à-dire plus que le salaire minimum. Est-ce que ça va ? Non, ça ne va pas ! »
« C’est déjà difficile pour nous, alors comment accueillir d’autres gens ? Moi, je viens déjeuner chez vous un jour, deux jours ; j’amène aussi ma femme. Vous vous y ferez pendant une semaine, et puis, la deuxième semaine, vous n’en pourrez plus, monsieur ! »
« Chacun doit garder les siens près de soi. Les nôtres partent à l’étranger et nous devons accepter les immigrants ? Ça me paraît étrange. »
115 autres réfugiés en provenance d’Italie et 120 de Grèce arriveront prochainement en Roumanie. Pendant ce temps, une Union européenne profondément divisée sur la question fait des efforts importants pour gérer la crise des migrants, en passe de devenir un désastre humanitaire. Au sommet spécial UE–Turquie, du 7 mars prochain, Bucarest sera représenté par le premier ministre Dacian Ciolos, qui soulignera le besoin d’un contrôle renforcé aux frontières de l’Union, de collaboration et de solidarité au plan européen, de mesures fermes et convenues d’un commun accord pour trouver des solutions au phénomène migratoire. (trad.: Ileana Ţăroi)