Discours du président sur l’état de la Roumanie
Une année électorale sans accents populistes, les besoins des citoyens et de la collaboration avec les autres pouvoirs de l’Etat – voilà les éléments essentiels que le président roumain Klaus Iohannis définit pour le Parlement de Bucarest en matière de politique intérieure. Les Roumains ont appris par expérience directe que la fin de chaque cycle électoral a produit des mesures favorables à un parti politique ou un autre, des politiques publiques adoptées suite à des calculs électoraux mesquins, des allocations de fonds en fonction de l’étiquette politique, des promesses populistes ou infondées et même des lois jamais appliquées. Comme 2016 est une année d’élections municipales et législatives, quand tout dérapage peut fragiliser la démocratie et l’économie de la Roumanie, la classe politique a la chance de faire les choses différemment, a affirmé le président Iohannis.
Roxana Vasile, 23.02.2016, 13:28
La compétition électorale ne doit pas supprimer l’attention portée à la construction sociale inscrite dans la durée, la fièvre électorale ne doit pas balayer le débat sérieux et posé, les sujets spectaculaires ne doivent pas rayer de l’agenda public les thèmes d’intérêt majeur pour la vie des Roumains. La fin du mandat politique peut donc se traduire par plus d’attention, plus de responsabilité et plus d’intérêt pour être réellement à l’écoute des citoyens.
Le président roumain Klaus Iohannis : « Ce que je vous propose c’est une année électorale différente, qui ne soit marquée ni par le populisme ni par l’absence des grands thèmes d’intérêt public, mais qui ne soit non plus une année des mesures hasardeuses. »
Les enjeux majeurs de l’année 2016 sont un regain de confiance dans la classe politique, un bon fonctionnement des institutions démocratiques, la continuation des efforts dans des domaines où la Roumanie a enregistré des progrès, ayant récupéré le respect de ses partenaires étrangers, et la mise en place des fondements pour la construction sociale et politique de 2017, quelle que soit la couleur du pouvoir sorti des urnes cette année. Le chef de l’Etat maintient ses engagements en matière de consolidation de l’Etat de droit, d’indépendance de la justice et de lutte contre la corruption.
Ceci étant, M. Iohannis a déploré le fait que le Parlement continue à bloquer les requêtes des magistrats : « Je suis déçu de constater que, dans certaines affaires, il n’est toujours pas clair que l’immunité parlementaire ne doit pas être utilisée afin de bloquer les sollicitations de la justice. C’est ce qui fait que, en matière de réponse à ces sollicitations, plusieurs pas en avant sont suivis par un autre en arrière ; cela remet en question la crédibilité du Parlement et sa volonté d’avoir des rapports justes avec la justice. »
Le président Klaus Iohannis a averti qu’il ne se contenterait pas d’être un simple spectateur à la désignation des nouveaux chefs de la Direction nationale anti-corruption et de la Haute Cour de cassation et de justice, qui se ferait à travers une compétition sérieuse et sans aucune implication du politique. En matière de politique étrangère, la Roumanie a comme objectif de voir confirmer l’intérêt marqué de l’OTAN pour la zone de la Mer Noire au prochain sommet de l’Alliance, à Varsovie. La Roumanie doit participer activement à la recherche de solutions aux crises que traverse l’UE actuellement, ainsi qu’au renforcement de l’engagement et de la confiance dans le projet européen. (Trad. Ileana Taroi)