Réglementations concernant l’exploitation des forêts
Si la Roumanie était considérée, à une époque, comme un pays à grand potentiel forestier, aujourd’hui, elle détient une superficie boisée en-dessous de la moyenne européenne. La cause principale de cette réalité est la restitution de forêts abusivement confisquées pendant le régime communiste et les coupes irresponsables des dernières 25 années.
Valentin Țigău, 04.02.2016, 13:48
Si la Roumanie était considérée, à une époque, comme un pays à grand potentiel forestier, aujourd’hui, elle détient une superficie boisée en-dessous de la moyenne européenne. La cause principale de cette réalité est la restitution de forêts abusivement confisquées pendant le régime communiste et les coupes irresponsables des dernières 25 années.
L’organisation non-gouvernementale Greenpeace a constaté que trois hectares de forêts sont abattus, toutes les heures en Roumanie ; que sur un fonds forestier total d’environ 6 millions d’hectares, 280 mille hectares, aujourd’hui en état de dégradation, ont été déboisés au cours de la dernière décennie ; et que près de la moitié des superficies déboisées se trouvent dans des aires protégées. Ce qui est encore plus grave c’est que cela touche même les forêts vierges de Roumanie, comptant parmi les plus étendues d’Europe.
C’est dans ce contexte que le ministère de l’environnement, des eaux et des forêts ainsi que la Régie nationale Romsilva (le plus gros fournisseur national de matière première) ont été appelés à intervenir d’urgence pour sauver « les poumons » du pays.
En 2015 et au début de cette année, des milliers de gens sont descendus dans les rues de Bucarest et d’autres villes de province pour dénoncer la situation dramatique de l’exploitation des forêts, accusant les autorités de mauvaise gestion du fonds forestier. La société civile a demandé, entre autres, la vérification des contrats signés avec trois compagnies autrichiennes de traitement du bois, présentes en Roumanie où leurs affaires valent plus d’un milliard d’euros par an. De nombreuses irrégularités, facilitées par les lacunes législatives, ont eu pour résultat récent le blocage des transactions sur le marché national du bois.
Ce mercredi, le ministère de l’environnement a décidé, comme première mesure, de simplifier la modalité de calculer le prix de référence et le prix de départ pour les ventes aux enchères de bois en provenance du fonds forestier public. En Roumanie, ce bois se vendait à des prix plus élevés que sur d’autres marchés européens, ce qui a créé de nombreux problèmes aux 4.400 entreprises d’exploitation et aux 7.000 entreprises de traitement, qui ont défriché, exploité et traité, entre 2007 et 2013, une surface de forêt aussi large que la ville de Bucarest (228 km carrés). Même si le gouvernement a pris ces décisions, le problème des forêts devrait continuer à susciter de vifs commentaires au sein d’une société roumaine toujours plus soucieuse du destin écologique du pays. (Trad. Ileana Taroi)