Perspectives du nouveau gouvernement de Bucarest
Le nouveau Cabinet roumain, conçu et mené par Dacian Cioloş, s’est rassemblé mercredi pour sa première réunion officielle, avec une seule consigne – il n’y a pas de temps à perdre! Beaucoup de choses sont à faire, beaucoup de réformes à mener jusqu’à la fin de sa mission, à l’automne prochain, au moment des élections législatives que ce gouvernement est appelé à organiser. Les attentes de Roumains sont importantes, des dizaines de milliers de personnes les avaient criées haut et fort dans la rue. Au moins dans une première phase, les politiciens semblent avoir compris leur message. Après la démission du premier ministre social-démocrate, Victor Ponta, le président Klaus Iohannis a chargé l’ex-commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Cioloş, d’inviter dans le nouvel exécutif des personnalités sans étiquette politique, des spécialistes expérimentés du secteur privé ou des institutions européennes.
Roxana Vasile, 18.11.2015, 13:08
Le nouveau Cabinet roumain, conçu et mené par Dacian Cioloş, s’est rassemblé mercredi pour sa première réunion officielle, avec une seule consigne – il n’y a pas de temps à perdre! Beaucoup de choses sont à faire, beaucoup de réformes à mener jusqu’à la fin de sa mission, à l’automne prochain, au moment des élections législatives que ce gouvernement est appelé à organiser. Les attentes de Roumains sont importantes, des dizaines de milliers de personnes les avaient criées haut et fort dans la rue. Au moins dans une première phase, les politiciens semblent avoir compris leur message. Après la démission du premier ministre social-démocrate, Victor Ponta, le président Klaus Iohannis a chargé l’ex-commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Cioloş, d’inviter dans le nouvel exécutif des personnalités sans étiquette politique, des spécialistes expérimentés du secteur privé ou des institutions européennes.
Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis: Vous avez l’opportunité de montrer comment la Roumanie peut être bien gouvernée, dans une année compliquée et avec des attentes très importantes de la société, du peuple, mais aussi du milieu politique, soyez assurés. Je suis persuadé que tout le monde souhaite que les affaires du pays aillent comme sur des roulettes et pour cela il y a besoin d’un gouvernement efficace.
Le Cabinet de Dacian Cioloş a reçu mardi le vote de confiance du Parlement de Bucarest, soit 389 voix pour, 115 contre, tandis que deux votes ont été annulés. En théorie, l’appui politique semble important, mais qu’en est-il de la pratique? Le leader du Parti social-démocrate, Liviu Dragnea, pose une condition: Nous allons appuyer le Cabinet Cioloş tant que nous sommes assurés qu’il observe les limites convenues de son mandat, tant qu’il mène de l’avant les mesures économiques prises par notre gouvernement.
De l’avis de la co-présidente du Parti national libéral, Alina Gorghiu, le gouvernement fraîchement investi ouvre une voie importante: Nous mettons en œuvre aujourd’hui une solution proposée par les Roumains et le PNL croît en cette solution. Nous allons voter en faveur du nouveau gouvernement, parce que nous sommes persuadés qu’il s’agit là d’une bonne recette, d’une solution de sortie de l’actuelle crise politique.
Si l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie et le groupe des minorités nationales, autres que celle de souche hongroise, avaient annoncé qu’ils allaient soutenir le gouvernement de Dacian Cioloş, tel n’est pas le cas des autres petites formations parlementaires. L’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe, le Parti du mouvement populaire et le Groupe national démocrate ont voté contre la nouvelle équipe exécutive.
Bien qu’il dise apprécier le nouveau premier ministre, le co-président de l’ALDE, Călin Popescu-Tăriceanu, ne croît pas en la formule technocrate: Je ne doute pas de vos bonnes intentions, mais vous devez savoir que vous, M. Cioloş, avec la réputation et le prestige que vous avez gagnés à juste titre, vous faites partie – peut-être à votre insu – d’un plan élaboré il y a environ un an et qui se proposait de renverser à tout prix un gouvernement porté par une majorité élue démocratiquement, un gouvernement investi en observant toutes les procédures parlementaires.
Après la prestation de serment, tard dans la nuit de mardi à mercredi, Dacian Cioloş est sorti devant les journalistes pour présenter le crédo de son équipe: Il s’agit de gens qui ont accepté de faire une pause dans leurs activités, dans lesquelles ils ont investi beaucoup de temps, de passion et d’énergie et qui ont décidé de mettre leurs compétences au service d’une équipe qui, j’espère, mènera à terme son mandat, une mission que le Parlement nous a confiée.
A court et moyen terme, le nouveau gouvernement doit notamment élaborer le budget pour 2016 et organiser les élections municipales et législatives de l’année prochaine. Il envisage également de mettre sur pied un plan d’investissements sur 10 ans, une stratégie nationale de développement et d’entreprendre des réformes dans la Santé et l’Education. Parmi ses priorités, on retrouve aussi le renforcement de la position et du rôle de la Roumanie au sein de l’OTAN et de l’UE, le développement du Partenariat stratégique avec les Etats-Unis, ainsi que l’appui aux aspirations d’intégration européenne de la République de Moldova voisine. (Trad. Andrei Popov)