L’ancien commissaire européen désigné au poste de premier-ministre
Le nom du possible premier ministre désigné de la Roumanie était déjà véhiculé officieusement. L’incertitude relative à cette nomination allait prendre fin mardi après-midi, le président Klaus Iohannis ayant chargé Dacian Cioloş de former un nouveau cabinet, suite à la démission du premier ministre social – démocrate Victor Ponta. Une démission exigée par les milliers de Roumains descendus dans la rue et animés par une seule pensée: la corruption est leur ennemi commun et un changement doit s’opérer d’urgence, notamment par la mise en place d’un gouvernement de technocrates.
Roxana Vasile, 11.11.2015, 14:43
Le nom du possible premier ministre désigné de la Roumanie était déjà véhiculé officieusement. L’incertitude relative à cette nomination allait prendre fin mardi après-midi, le président Klaus Iohannis ayant chargé Dacian Cioloş de former un nouveau cabinet, suite à la démission du premier ministre social – démocrate Victor Ponta. Une démission exigée par les milliers de Roumains descendus dans la rue et animés par une seule pensée: la corruption est leur ennemi commun et un changement doit s’opérer d’urgence, notamment par la mise en place d’un gouvernement de technocrates.
A l’issue des consultations avec les partis parlementaires et les représentants de la société civile, le chef de l’Etat a désigné pour ces fonctions Dacian Cioloş, un personnage sans étiquette. « Les partis ne doivent plus promouvoir dans des fonctions publiques des personnes soupçonnées ou impliquées dans des affaires de corruption. Une classe politique meilleure nécessite de nouvelles gens et le nouveau gouvernement doit être formé de ministres performants, sur qui ne plane aucun doute »« Nous sommes à l’étape où, pour régler la question de la gouvernance et avoir la garantie d’une nette amélioration de la performance de la classe politique, il nous faut un premier – ministre indépendant ou technocrate, une personne intègre, qui a pratiquement démontré sa capacité à gérer des situations compliquées».
Le Premier ministre désigné Dacian Cioloş dispose de dix jours pour former son gouvernement et obtenir le vote de confiance du Parlement. Son cabinet devrait gouverner le pays jusqu’aux élections législatives prévues pour 2016: « Une année c’est long et bref la fois. C’est long parce qu’on ne saurait se limiter à certaines actions ou décisions strictement administratives. D’autre part, c’est une période trop courte pour démarrer et finaliser les réformes attendues par bien des membres de la société. »
Francophone, marié à une Française, Valérie, Dacian Cioloş, 46 ans, est diplômé de l’Université des sciences agricoles et de médecine vétérinaire de Cluj-Napoca, dans l’ouest de la Roumanie. Il a également suivi des cours de spécialisation en France. Conseiller spécial pour la sécurité alimentaire du président de la Commission européenne, depuis juillet 2015, il avait rempli auparavant les fonctions de ministre de l’Agriculture,(2007 – 2008) et de commissaire européen à l’Agriculture (2010 – 2014).
Dans un pays où rares sont les ministres qui n’ont pas été impliqués – ou soupçonnés de l’être – dans des affaires de corruption, Dacian Cioloş jouit d’une réputation de probité morale et professionnelle jamais entachée. Après sa désignation au poste de premier-ministre, il a fait savoir son intention d’avoir des consultations avec la société civile et de travailler étroitement avec les groupes politiques du Parlement. Le Parti National Libéral, l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie, l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie et le Parti de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE) se sont dits d’accord avec cette désignation. Quant aux sociaux-démocrates, ils ont indiqué attendre de voir la composition et le programme du cabinet Cioloş avant de préciser leur position. (Trad. Mariana Tudose)