Migration – mesures et points de vues
Les mesures prises par les autorités hongroises pour stopper les réfugiés qui affluent à la frontière avec la Serbie ne semblent pas porter leurs fruits, mais, au contraire, font monter la tension tandis que les critiques internationales fusent. Le secrétaire général des NU, Ban Ki-moon, qualifie dinacceptable le traitement infligé aux réfugiés par les forces de lordre hongroises et a demandé aux responsables politiques de faire preuve de compassion. Ces propos surviennent après que des centaines de migrants ont protesté mercredi contre la fermeture de la frontière serbo-hongroise, la police hongroise tentant de disperser les récalcitrants à l’aide des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Le premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, a accusé son voisin du nord de comportement « brutal et contraire aux valeurs de lEurope », tout en demandant à lUE de réagir.
România Internațional, 18.09.2015, 11:16
En Roumanie, les leaders politiques ont eux aussi condamné à la fois la manière des autorités de Budapest de gérer la crise des réfugiés, ainsi que leur intention dériger une clôture de barbelés à la frontière avec la Roumanie, similaire à celle se trouvant sur la frontière serbe. Le premier ministre roumain, Victor Ponta, a critiqué durement ces actions.
Des prises de position qui ont largement irrité les responsables de Budapest. Selon Victor Ponta, leurs décisions viennent à lencontre des principes européens et napportent aucune solution à la crise des réfugiés: « Malheureusement, le comportement des responsables hongrois na aucun rapport avec lidée dEurope. Clôtures, chiens policiers, armes – tout cela a un air des années 30 en Europe. Presque tous les leaders européens disent la même chose et le fait que les autorités hongroises se vexent ou pas, ne mintéresse que trop peu », a dit le chef du Cabinet roumain.
De lavis du ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, la construction dune clôture à la frontière roumano-hongroise était un geste inadmissible dans les relations entre deux Etats membres de lUE. Bogdan Aurescu: « C’est une tentative de la partie hongroise de nous entraîner dans une dispute artificielle, afin d’atténuer, très probablement, l’impression croissante d’auto-isolement de la Hongrie au sein de l’UE à cause de ses actions. »
Alina Gorghiu, co-présidente du PNL (dans l’opposition), a critiqué la démarche des autorités hongroises, ajoutant qu’une clôture n’assure pas la sécurité des frontières. Kelemen Hunor, président de l’Union démocrate des Magyars de Roumanie (également dans l’opposition), affirme cependant que cette clôture ne sera pas une entrave à la libre circulation des citoyens européens. Kelemen Hunor : « Cette solution ne sépare pas la Roumanie de la Hongrie, elle n’est pas contre les Roumains, ni contre les Hongrois, encore moins contre les citoyens européens. Cette clôture tente d’arrêter une vague de migrants, ceux qui entrent illégalement dans un Etat européen. »
Budapest a par la suite annoncé son intention de construire une autre clôture sur certains secteurs de sa frontière avec la Croatie, devenue une nouvelle route vers l’Allemagne pour les réfugiés. (trad.: Ileana Taroi, Andrei Popov)