Les effets économiques de la sécheresse
La sécheresse qui sévit en Roumanie depuis le mois de juillet a causé de gros problèmes aux agriculteurs roumains. Selon eux, plusieurs centaines de milliers d’hectares de cultures agricoles à travers le pays sont compromises, ce qui se traduit par un manque à gagner de plus de 2 milliards d’euros. Les prévisionnistes estiment que pour la refonte de la réserve en eau du sol il faudrait qu’il pleuve deux semaines sans discontinuer.
Valentin Țigău, 17.08.2015, 14:22
C’est en effet la plus longue vague de chaleur et la sécheresse la plus grave que la Roumanie ait connues ces dernières années. Excepté quelques comtés du centre et du nord du pays, tous les autres en sont sérieusement touchés. A cela s’ajoute l’absence d’un système d’irrigations à même de pallier de telles situations. Seulement 300 mille hectares de terrain agricole peuvent être irrigués actuellement, contre 3 millions 300 mille en 1989.
Dans ce contexte, le gouvernement de Bucarest est prêt à octroyer des dédommagements aux fermiers dont les cultures ont été fortement affectées par la sécheresse. Si les cultures de blé se portent relativement bien, celles de maïs s’en ressentent le plus, a déclaré le premier ministre Victor Ponta. A son avis, comme les conséquences de la sécheresse se feront sentir jusqu’à la fin de l’année, il faudrait les contrecarrer par des mesures censées stabiliser les autres secteurs, de sorte à ne pas affecter la tendance ascendante que suit actuellement l’économie roumaine.
Les agriculteurs roumains pourraient recevoir, dès cet été, des aides financières provenant y compris du fonds de solidarité de l’UE, destinées à compenser les pertes subies. Pour ce faire, le cabinet de Bucarest se doit de fournir à la Commission européenne des données exactes concernant les retombées du déficit prolongé des précipitations, a déclaré la commissaire européenne en charge de la politique régionale, Corina Creţu.
La sécheresse perturbe aussi le transport sur le Danube. La baisse du débit des eaux du fleuve a déterminé la mise en place de certaines restrictions. Les transporteurs sont contraints de réduire la vitesse de déplacement notamment aux points difficiles. En outre, pour pouvoir traverser les zones de faible profondeur des eaux, les navires à grand tonnage doivent transférer une partie de la marchandise qu’ils transportent sur des embarcations de moindre taille. Plusieurs bâtiments commerciaux sont bloqués le long du chenal navigable du Danube, importante voie de transport des produits pétroliers et céréaliers depuis l’Europe orientale vers l’Occident.
La pisciculture et le tourisme dans le delta du Danube pâtissent, eux aussi, des effets de la sécheresse. L’accès aux canaux et aux lacs de la zone est de plus en plus difficile. Face aux pertes économiques considérables enregistrées dans ce contexte, les habitants de cette région deltaïque unique en Europe et incluse au patrimoine mondial de l’UNESCO ont demandé aux autorités de réduire les quotas de pêche. (trad.: Mariana Tudose)