L’UE et l’immigration illégale
Le jeune homme voudrait aller à Liverpool ou à Manchester, de l’autre côté de la Manche, et trouver un job d’électricien; plus tard, il aimerait y faire aussi venir sa famille. C’est l’histoire d’un Soudanais du Darfour, similaire à celles d’autres milliers de migrants clandestins qui tentent de passer de France au Royaume-Uni par l’Eurotunnel. Appelé « la nouvelle jungle », le bidonville installé près du port de Calais, dans le nord-ouest de l’Hexagone, est peuplé de gens qui ont traversé la Méditerranée, principalement, depuis l’Afrique du Nord, en quête d’une vie meilleure.
Roxana Vasile, 04.08.2015, 13:05
Le jeune homme voudrait aller à Liverpool ou à Manchester, de l’autre côté de la Manche, et trouver un job d’électricien; plus tard, il aimerait y faire aussi venir sa famille. C’est l’histoire d’un Soudanais du Darfour, similaire à celles d’autres milliers de migrants clandestins qui tentent de passer de France au Royaume-Uni par l’Eurotunnel. Appelé « la nouvelle jungle », le bidonville installé près du port de Calais, dans le nord-ouest de l’Hexagone, est peuplé de gens qui ont traversé la Méditerranée, principalement, depuis l’Afrique du Nord, en quête d’une vie meilleure.
Paris et Londres se disent décidés à collaborer pour arrêter la vague de migrants, une priorité absolue pour les politiques des deux capitales. Toutes les mesures prises en ce sens, affirment les Français et les Britanniques, envoient un message sans équivoque: les frontières sont sûres et les passeurs commettent un acte criminel en ramenant des milliers de réfugiés en Europe. Mais ce problème ne concerne pas que la France et la Grande Bretagne!
Une partie de ceux bloqués actuellement à Calais sont, en fait, arrivés sur le sol européen en Italie ou en Grèce. C’est pourquoi Bruxelles y voit une solution européenne. Tous les Etats membres de l’Union européenne doivent lutter contre les réseaux de trafiquants qui mettent en danger la vie de ces migrants en provenance du Nord de l’Afrique ; les 28 doivent également se montrer solidaires pour ce qui est de la prise en charge de ces malheureux. Fin juillet, les Européens, dont la Roumanie, ont convenu de prendre en charge, temporairement, un peu plus de 32 mille migrants extracommunautaires.
Iulian Chifu, président du Centre de prévention des conflits et d’alerte rapide, note que la situation économique n’est pas la seule cause de la migration: « Un deuxième phénomène est lié à Daesh et à la possibilité d’avoir des attaques en Europe. Nous ne rejetons pas cette variante! Quand il existe une migration économique, des membres du groupe Etat islamique peuvent se dissimuler parmi les migrants, mais, à mon avis, ce type d’argument est très faible et n’a rien à voir avec le fond du problème ; ce n’est qu’une motivation supplémentaire pour combattre l’immigration d’une manière, disons, plus radicale. Et puis, il y a un troisième phénomène qui est le transit des djihadistes occidentaux vers le Moyen Orient ou vers leurs pays d’origine. C’est d’ailleurs l’élément le plus important, que l’UE a abordé à plusieurs reprises et qui est un problème très préoccupant, car il implique un immense effort sécuritaire pour surveiller ces migrants et la façon de rentrer au pays des djihadistes occidentaux, formés au combat par Daesh. Or, certains de ces individus peuvent traverser la Roumanie en route vers ou depuis la Syrie et l’Irak. »
La Roumanie est membre de la coalition anti Etat islamique, mais semble ne pas être une cible directe du groupe terroriste — affirmait récemment le ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu. Toutefois, personne ne peut ignorer le potentiel du phénomène du terrorisme et donc Bucarest doit se doter de toutes les mesures nécessaires. (trad.: Ileana Ţăroi)