L’agriculture roumaine face à la sécheresse prolongée
Les précipitations insuffisantes et l’été caniculaire sont à l’origine d’une grave crise de l’agriculture roumaine. En raison de la sécheresse, plus d’un quart des cultures agricoles ont périclité, avertissent les représentants des fermiers, les plus touchées étant le maïs, le tournesol et le soja. La sécheresse sévit notamment en Moldavie, (dans l’est), mais elle n’épargne pas non plus une bonne partie de la Dobroudja (sud-est), du Banat (sud-ouest) ou de la Crişana (nord-ouest).
Bogdan Matei, 03.08.2015, 12:50
Les précipitations insuffisantes et l’été caniculaire sont à l’origine d’une grave crise de l’agriculture roumaine. En raison de la sécheresse, plus d’un quart des cultures agricoles ont périclité, avertissent les représentants des fermiers, les plus touchées étant le maïs, le tournesol et le soja. La sécheresse sévit notamment en Moldavie, (dans l’est), mais elle n’épargne pas non plus une bonne partie de la Dobroudja (sud-est), du Banat (sud-ouest) ou de la Crişana (nord-ouest).
Le président de la Ligue des associations de producteurs agricoles de Roumanie, Laurenţiu Baciu, s’attend à des productions agricoles de 25 à 30% inférieures à celles de l’année dernière et estime que le manque à gagner se montera à près de 2 milliards d’euros. Précisant que, dans ces conditions, les fermiers se retrouveront dans l’impossibilité de préparer la nouvelle année agricole, il déplore aussi le manque de disponibilité des banquiers pour octroyer des crédits au secteur agricole et l’absence des responsables du domaine, pour cause de vacances. Pour l’instant, les autorités promettent des aides aux petites exploitations. Quant aux grandes, ce serait au ministère de l’Agriculture de concevoir des schémas de financement plus amples qui nécessitent l’aval de l’UE.
Laurenţiu Baciu dénonce en outre la lenteur des procédures d’appui, l’impossibilité des agriculteurs de s’assurer contre les risques climatiques, tels la sécheresse ou le gel, ou encore le fait que les aides financières dont ils bénéficient en cas de calamités agricoles leur parviennent avec un grand retard.
La fin de ce calvaire ce n’est pas pour bientôt, paraît-il. Pour les jours à venir, les prévisionnistes annoncent un temps caniculaire sur la plupart du territoire et quelques faibles ondées localement. Ceci étant, le déficit en eau du sol se maintiendra dans l’est, le sud-est, le sud et l’ouest du pays. Sur cette toile de fond, le débat public sur le pillage du système d’irrigation hérité du régime communiste refait surface.
La réhabilitation de l’infrastructure d’irrigation à l’échelle nationale, supposerait un effort financier de près d’un milliard d’euros. Selon le ministre de l’Agriculture, Daniel Constantin, ces travaux pourraient être financés par des fonds européens, dans le cadre du « plan Juncker ». Ce projet d’investissements publics, baptisé d’après le nom du chef de l’Exécutif communautaire, devrait injecter plus de 300 milliards d’euros dans les économies des pays membres de l’Union. L’officiel roumain envisage aussi un accord politique au sein du Parlement de Bucarest au sujet d’une loi réglementant la réhabilitation du système d’irrigation dans les cinq prochaines années.
Malheureusement, les eaux du Danube, soit la principale source pour les irrigations, frôlent leur plus bas niveau historique. Au point d’entrée dans le pays, à Baziaş, le débit du Danube représente la moitié de la moyenne pluriannuelle de la période, tandis qu’à la hauteur de Galaţi, plus grande ville-port danubienne de Roumanie, plusieurs îlots de sable sont apparus au milieu du lit du fleuve. De l’avis des spécialistes, le niveau des eaux du Danube continuera de baisser dans les jours à venir. (trad. Mariana Tudose)