Le premier ministre renonce à la présidence du PSD
Après 5 ans et demi à la tête du plus grand parti roumain, Victor Ponta a choisi de renoncer à toute fonction au sein de celui-ci jusqu’au moment où il pourra prouver son innocence face aux accusations de corruption formulées à son encontre par le Parquet anticorruption. Le premier ministre fait l’objet d’une enquête pénale dans un dossier où il est accusé de faux en écriture sous seing privé, de complicité d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, délits qu’ils aurait commis en tant qu’avocat et qui concernent un dossier où le principal accusé est son collègue de parti, le sénateur Dan Şova.
Ştefan Stoica, 13.07.2015, 13:14
Après 5 ans et demi à la tête du plus grand parti roumain, Victor Ponta a choisi de renoncer à toute fonction au sein de celui-ci jusqu’au moment où il pourra prouver son innocence face aux accusations de corruption formulées à son encontre par le Parquet anticorruption. Le premier ministre fait l’objet d’une enquête pénale dans un dossier où il est accusé de faux en écriture sous seing privé, de complicité d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, délits qu’ils aurait commis en tant qu’avocat et qui concernent un dossier où le principal accusé est son collègue de parti, le sénateur Dan Şova.
Dans son message, Victor Ponta affirme que d’autres membres du PSD ont renoncé temporairement à leurs fonctions politiques pour éclaircir leur situation juridique et qu’il ne peut pas demander à d’autres de faire un sacrifice qu’il n’est pas prêt à assumer lui-même. C’est le premier pas en arrière de ce jeune homme politique prometteur depuis le début de son déclin. L’échec retentissant de Victor Ponta aux présidentielles, entraîné par la grave erreur d’avoir traité l’électorat de la diaspora avec un dédain intolérable — pour citer les commentateurs — a affaibli sa position au sein du parti.
Pourtant, malgré la tradition qui veut que le leader perdant aux présidentielles perd aussi la fonction au sein du parti, Victor Ponta a réussi, de façon miraculeuse, à calmer la vague contestataire et à garder la direction du PSD. Une première absolue, pour ce parti politique, suivie récemment d’une autre, plutôt triste pour la Roumanie : Victor Ponta est devenu le premier chef de gouvernement en exercice contre lequel les procureurs ouvrent une enquête pénale. Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis et l’opposition de droite lui ont demandé de démissionner, pour ne pas entacher l’image d’un pays qui s’efforce de convaincre ses partenaires occidentaux que la lutte contre la corruption n’est pas de la poudre aux yeux.
Victor Ponta refuse et préfère s’esquiver, une tentative qui rend sa position politique encore plus fragile. Et pour cause. Je jour même de son audition par les procureurs du Parquet national anticorruption, il se rend en Turquie pour une intervention chirurgicale au genou, pour rentrer presque un mois plus tard. Entre temps, la coalition formée autour du PSD subit un premier coup: le vote favorable accordé par l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie à Mihai Răzvan Ungureanu à la tête du Service de renseignements extérieurs.
Suite à la décision du premier ministre de renoncer à la fonction de chef du PSD, le Parti national libéral lui demande à nouveau de quitter le gouvernement: « Victor Ponta comprend que l’image du parti sera endommagée s’il reste à la tête du PSD. C’est logique qu’il comprenne qu’il est encore plus nuisible à l’image du gouvernement et de la Roumanie », a déclaré Alina Gorghiu, co-présidente des libéraux. Une hypothèse qui n’est pas à exclure, même à court terme. Du moment où il n’est plus chef des sociaux-démocrates, Victor Ponta risque de perdre son autorité devant le gouvernement, notamment au sein d’une coalition qui semble avoir perdu son harmonie initiale et qui pourrait bientôt cesser de fonctionner. (trad.: Valentina Beleavski)