Réactions de la Roumanie à l’égard de la situation grecque
La chancellerie de Bucarest n’a pas tardé à réagir aux résultats du référendum organisé dimanche dernier en Grèce. Les responsables politiques de Bucarest ont considéré avec respect, mais aussi avec inquiétude, le refus de l’électorat hellène d’accepter les mesures d’austérité demandées par les bailleurs de fonds internationaux. Tout comme dans le cas des réactions des autres leaders européens, on peut lire entre les lignes la crainte d’une éventuelle contagion, vu que l’économie continentale repose sur l’interdépendance des pays. Séparées sur la carte par la seule Bulgarie et liées par une relation politique cordiale, Athènes et Bucarest sont partenaires au sein de l’UE et alliées dans le cadre de l’OTAN.
Bogdan Matei, 07.07.2015, 13:52
La chancellerie de Bucarest n’a pas tardé à réagir aux résultats du référendum organisé dimanche dernier en Grèce. Les responsables politiques de Bucarest ont considéré avec respect, mais aussi avec inquiétude, le refus de l’électorat hellène d’accepter les mesures d’austérité demandées par les bailleurs de fonds internationaux. Tout comme dans le cas des réactions des autres leaders européens, on peut lire entre les lignes la crainte d’une éventuelle contagion, vu que l’économie continentale repose sur l’interdépendance des pays. Séparées sur la carte par la seule Bulgarie et liées par une relation politique cordiale, Athènes et Bucarest sont partenaires au sein de l’UE et alliées dans le cadre de l’OTAN.
En outre, la Roumanie accueille d’importants investissements grecs, tandis que la Grèce est une des destinations estivales favorites des touristes roumains. Autant de raisons pour lesquelles le président roumain Klaus Iohannis espérait que des solutions seraient trouvées pour l’avenir européen de la Grèce. Dans un message posté sur Facebook, le chef de l’Etat roumain estime qu’« il est très important, pour tous les Etats de l’UE, que l’on continue à chercher les modalités permettant à Athènes de sortir de la crise. »
A son tour, le chef du cabinet de Bucarest, Victor Ponta, trouve que la solution réside dans le dialogue et non pas dans les décisions unilatérales. Depuis la Turquie, où il se remet après une intervention chirurgicale au genou, le premier ministre roumain écrit sur le même réseau social que, quelle que soit la voie qu’elle aura choisie, de longues années de réformes et de sacrifices attendent la Grèce. Se référant aux retombées de la crise hellène sur la Roumanie, Ponta rappelle le fait que le pays connaît sa quatrième année consécutive de croissance économique, précisant que les événements extérieurs ne sauraient perturber cette tendance positive.
« La Roumanie ne ressemble point à la Grèce » – martèle le social-démocrate Ponta. Il affirme que la Grèce est une démocratie fonctionnelle et avoue détester ceux qu’ils qualifie de « talibans » ou de « bouchers sociaux », termes par lesquels il désigne les personnes qui n’acceptent pas que le peuple ne partage pas leurs opinions. Sur le plan économique, les quatre grandes banques hellènes détiennent environ 12% du total des actifs bancaires de Roumanie.
Toutefois, les décisions prises à Athènes ne les toucheront pas, car il s’agit de personnes morales roumaines, a souligné le porte-parole de la Banque centrale de Bucarest, Dan Suciu. Et lui de préciser que « ce ne sont pas des banques grecques, mais des banques roumaines, qui, à un moment donné, ont bénéficié de capitaux de lancement hellènes. » Ces institutions sont soumises à la législation roumaine, qui stipule que les dépôts effectués auprès de n’importe quelle banque de Roumanie sont garantis à hauteur de 100 mille euros. Voilà pourquoi, du point de vue de la Banque centrale de Roumanie, il n’y a aucun motif d’inquiétude en ce qui concerne les réserves ou l’épargne des citoyens roumains. (trad. Mariana Tudose)