Le marché des médicaments
Promise dès le mois de mars, la baisse des prix des médicaments remboursés entrera en vigueur le 1er juillet. La mise en place de cette mesure a été précédée par la publication de la liste des substances actives remboursées à hauteur de 20%. Les pharmaciens sont mécontents que l’arrêté gouvernemental réglementant le remboursement n’ait été rendu public qu’à la veille de l’entrée en vigueur de la mesure. En outre, c’est à cette même date que les pharmacies seront informées au sujet des nouveaux prix.
Ştefan Stoica, 30.06.2015, 14:32
Promise dès le mois de mars, la baisse des prix des médicaments remboursés entrera en vigueur le 1er juillet. La mise en place de cette mesure a été précédée par la publication de la liste des substances actives remboursées à hauteur de 20%. Les pharmaciens sont mécontents que l’arrêté gouvernemental réglementant le remboursement n’ait été rendu public qu’à la veille de l’entrée en vigueur de la mesure. En outre, c’est à cette même date que les pharmacies seront informées au sujet des nouveaux prix.
Selon Clara Popescu, vice-présidente de l’Ordre des pharmaciens, les officines disposent de trop peu de temps pour établir les nouveaux prix et dresser les listes des médicaments remboursés. Clara Popescu: Il est aberrant de croire que les pharmacies soient prêtes à mettre en oeuvre cette mesure à partir du 1er juillet. Elles doivent dresser des inventaires et peut-être que certaines d’entre elles se débrouilleront tant bien que mal, mais il est hors de question qu’elles puissent introduire dans leur système informatique plusieurs milliers de données en l’espace de quelques heures. Je n’arrive pas à comprendre cette manière de travailler à la va-vite »
Les producteurs de médicaments génériques avertissent que la réduction des prix pourrait entraîner des effets indésirables, dont la disparition des médicaments bon marché, vu que le prix de vente sera inférieur à celui de production. Ils ont déjà fait savoir au ministère de la santé le fait que 1.200 médicaments à prix modique, recommandés, pour la plupart, dans le traitement des maladies cardiovasculaires, digestives et rhumatologiques figurent désormais sur la liste noire. Par ailleurs, la mesure en question risque de conduire à la hausse des exportations, ce qui nuirait aux patients.
Dans un entretien à la radio publique, Dorel Săndesc, secrétaire d’Etat au ministère de la Santé, a assuré que, le cas échéant, des mesures seraient prises pour y remédier : Il y a eu déjà des exportations parallèles et on ne saurait ignorer le risque d’assister à leur multiplication, consécutive à la baisse du prix des médicaments en Roumanie. Toutefois, le ministère de la Santé va surveiller de près ce phénomène et bloquer l’exportation des médicaments essentiels pour le traitement des patients roumains. Il instituera même des sanctions si le service public ne respecte pas son obligation de fournir prioritairement les médicaments nécessaires aux patients roumains.
Un autre effet temporaire serait la hausse des prix des médicaments achetés sans ordonnance. Et ce parce que les pharmacies disposent de stocks et voudraient compenser ainsi les pertes découlant de l’application des nouvelles listes de prix, pour éviter la faillite. Dorel Săndesc défend la baisse des prix des médicaments, précisant que les économies importantes qui en résulteraient pourraient servir à introduire des médicaments nouveaux, révolutionnaires.