Vote aux élections locales en République de Moldova
Chişinău reste dans le camp de la liberté. Dimanche, le pro occidental Dorin Chirtoacă a gagné, avec plus de 53% des suffrages, le second tour des élections pour la municipalité de la capitale, qui concentre un tiers de la population de la République de Moldova et qui assure près de la moitié de son PIB. Selon les résultats finaux, il a dépassé la candidate socialiste Zinaida Greceanîi, ex premier ministre communiste, qui na remporté que 46% des voix.
Bogdan Matei, 29.06.2015, 14:22
Chişinău reste dans le camp de la liberté. Dimanche, le pro occidental Dorin Chirtoacă a gagné, avec plus de 53% des suffrages, le second tour des élections pour la municipalité de la capitale, qui concentre un tiers de la population de la République de Moldova et qui assure près de la moitié de son PIB. Selon les résultats finaux, il a dépassé la candidate socialiste Zinaida Greceanîi, ex premier ministre communiste, qui na remporté que 46% des voix.
Dorin Chirtoacă a remercié lélectorat et na pas censuré ses sarcasmes à ladresse des socialistes, qui ont repris, ces dernières années des communistes le statut de favoris de Moscou : « Je souhaite remercier par cette voie tous les habitants de Chişinău qui ont voté, ceux qui ont voté pour moi, et aussi ma contre-candidate davoir participé à ces élections, prouvant ainsi que lhomme le plus brave des socialistes et du Kremlin aujourdhui, cest une femme. »
La victoire du jeune libéral, avec des études de Droit à Bucarest, est celle de tout le camp européen de la République de Moldova. A seulement 36 ans, Dorin Chirtoacă obtient le 3e mandat consécutif dédile, et la gauche pro moscovite est maintenue à distance de la municipalité de Chişinău. Avant lui, dès le début des années 90, deux autres anticommunistes lavaient dirigée à tour de rôle, Nicolae Costin et Serafim Urecheanu, les deux promoteurs de lidentité roumaine.
En tout, les formations pro occidentales déclarées se sont adjugé plus de deux tiers des administrations locales. Elles pourraient jubiler si elles navaient pas subi toutefois de cuisantes défaites à Bălţi (nord), seconde grande ville du pays, et à Orhei (centre), ville importante à deux pas de Chişinău, face à des candidats populistes, soutenus par Moscou, et qui font lobjet de plusieurs affaires pénales en cours. En plus, la présence aux urnes na été que de 48%, le taux élevé dabsentéisme indiquant, selon les analystes, le manque de confiance des citoyens en la classe politique dans son ensemble.
La République na pas de gouvernement fonctionnel, suite à la démission, il y a deux semaines, du Premier ministre Chiril Gaburici, installé en février dernier par la coalition minoritaire entre les partis Libéral démocrate et Démocrate. Ces partis ont déjà annoncé le lancement de négociations avec les libéraux afin de reconstituer la majorité pro occidentale tripartite qui a dirigé le pays entre 2009 et 2014.
Vu que le chef de lEtat est élu par le Parlement, Dorin Chirtoacă, vice président du parti Libéral, est pratiquement le dignitaire avec le plus grand nombre de voix de la part des citoyens, ce qui confère aux libéraux – la voix pro roumaine, pro OTAN et anticorruption la plus puissante du concert politique – une position privilégiée dans les négociations. Pendant les six mois durant lesquels ils se sont trouvés sur les bancs de lopposition, dimmenses scandales de corruption ont affecté limage du pays, auquel le FMI et la Banque Mondiale ont décidé de couper les lignes de crédit. Quant à lobjectif dadhérer à lUnion européenne en 2020, il semble être devenu utopique. (trad.: Ligia Mihaiescu)