Comment exploiter encore le bois roumain?
Le Gouvernement de Bucarest a lancé samedi un débat public sur deux projets d’arrêté gouvernemental stipulant des conditions plus strictes pour les exportations de bois et même la suspension temporaire de ces dernières. Un geste qui intervient suite à l’ampleur sans précédent des déforestations illégales de ces dernières années, qui se sont répercutées sur la santé et la sécurité des citoyens et qui ont causé d’importants dégâts environnementaux, ont fait savoir les experts du ministère de l’Environnement, dans la motivation de ces actes réglementaires.
România Internațional, 18.05.2015, 13:21
Le Gouvernement de Bucarest a lancé samedi un débat public sur deux projets d’arrêté gouvernemental stipulant des conditions plus strictes pour les exportations de bois et même la suspension temporaire de ces dernières. Un geste qui intervient suite à l’ampleur sans précédent des déforestations illégales de ces dernières années, qui se sont répercutées sur la santé et la sécurité des citoyens et qui ont causé d’importants dégâts environnementaux, ont fait savoir les experts du ministère de l’Environnement, dans la motivation de ces actes réglementaires.
Selon les statistiques officielles, la superficie occupée par les forêts vierges en Roumanie a diminué de moitié durant les 25 dernières années. 27 millions de mètres cubes de bois sont coupés annuellement dans le pays, mais seulement 19 millions de manière légale, un million de mètres cubes allant à l’exportation en tant que grumes et bois de chauffage. Ce genre d’exportations sera suspendu jusqu’au 31 août, suite à l’adoption, mercredi, d’un arrêté gouvernemental en ce sens. Après cette date, afin de pouvoir continuer leur activité, les producteurs ne pourront vendre le bois que s’ils se munissent d’une licence pour chaque opération d’exportation ou de livraison au sein de l’UE. Ce genre de document devra comporter des données précises sur l’origine et la quantité de chaque type de bois ou encore le pays de destination de la marchandise.
Ces mesures sont censées arrêter le pillage dans le secteur forestier, a affirmé le Premier ministre, Victor Ponta: « Le président de la République, moi-même et le Parlement, nous collaborons pour stopper un phénomène qui dure depuis de nombreuses années en Roumanie, à savoir les déboisements illégaux et le marché noir du bois. Nous allons interdire les exportations de grumes, renforcer la Garde d’environnement et la Gendarmerie en montagne ».
Les deux actes réglementaires à venir tentent donc de réguler davantage le marché roumain du bois jusqu’à l’entrée en vigueur du nouveau Code forestier, soumis actuellement à la Chambre des députés du Parlement roumain, après que le président Klaus Iohannis eut demandé aux élus de réexaminer cette loi. Le chef de l’Etat et l’opposition libérale estiment que certaines normes de ce Code violeraient la législation communautaire.
En revanche, la majorité gouvernementale de gauche accuse les libéraux d’appuyer les intérêts de certaines sociétés étrangères qui exploitent le bois roumain. Pour le deuxième week-end de suite, des protestations de rue contre les coupes abusives et les défrichages illégaux perpétrés dans le dernier quart de siècle ont été organisées à Bucarest et dans plusieurs grandes villes du pays. (Trad. Andrei Popov)