La Roumanie et la sécurité cybernétique
Roxana Vasile, 12.05.2015, 14:12
Caractérisé
par l’absence de frontières, le dynamisme et l’anonymat, l’espace virtuel
génère des opportunités de développement de la société informationnelle basées
sur la connaissance, mais aussi des risques au niveau de l’individu, de l’Etat
et transfrontaliers. Autrement dit, hormis des bénéfices incontestables, les
TIC produisent à la société moderne des vulnérabilités importantes. Rien qu’un
exemple : à la mi-avril, TV5 Monde a été la cible d’une attaque sans
précédent dans l’histoire de cette chaîne de télévision qui émet dans plus de
200 pays, y compris la Roumanie. TV5 Monde a suspendu son programme habituel
pendant plusieurs heures, son site a été fermé et ses profils sur les réseaux
sociaux ont été inaccessibles suite à une attaque revendiquée par les militants
du Daesh. C’est pourquoi, pour la Roumanie, la sécurité de l’espace
cybernétique devrait constituer un souci majeur pour tous les acteurs concernés
et notamment pour les institutions.
Réunis
à Bucarest dans le cadre d’un Sommet, les représentants de 17 pays d’Europe
centrale et du sud-est, ont présenté leurs politiques nationales dans le
domaine de la cybersécurité et essayé d’identifier des opportunités de
coopération régionale et internationale. De l’avis du chef de la diplomatie
roumaine, Bogdan Aurescu, Bucarest souhaite obtenir une meilleure coopération
dans la région, mais aussi un échange réel de données.
Bogdan Aurescu : « La coopération sera
vraiment efficace uniquement dans la mesure où tous les participants seraient
disposés à partager les informations qu’ils possèdent. Pour ce qui est des
incidents sécuritaires, les échanges de données entre les Etats membres se
déroulent uniquement sur une base informelle ou dans le cadre d’échanges
bilatéraux réglementés, alors que les exercices dans le domaine de la sécurité
cybernétique se situent actuellement dans une étape embryonnaire ».
Le but
de la Roumanie est de devenir un leader régional dans le domaine de la sécurité
cybernétique, en coopération avec les Etats-Unis, a également ajouté le premier
ministre Victor Ponta. D’ailleurs, aux dires de l’adjoint au secrétaire au
Commerce, Bruce Andrews, grâce à ses spécialistes, la Roumanie est déjà un
leader en technologies informatiques, le roumain étant la deuxième langue la
plus parlée, après l’anglais, dans les bureaux Microsoft par exemple.
L’entreprise roumaine BitDefender, qui vient de lancer une solution
révolutionnaire de sécurité cybernétique, est un autre exemple à succès dans ce
domaine. C’est précisément dans ce contexte que Victor Ponta et Bruce Andrews
ont décidé d’organiser dans le cadre du Partenariat stratégique
roumano-américain un groupe de travail spécialisé dans la sécurité
cybernétique. Ce qui plus est, de l’avis du responsable américain, trois
entreprises américaines de technologies informatiques visent à développer des
affaires en Europe centrale et du sud-est, y compris en Roumanie. (Trad. Alex Diaconescu)