Nouveaux dossiers de corruption
Ştefan Stoica, 16.03.2015, 14:30
Politiquement fragile après l’échec du premier ministre social — démocrate, Victor Ponta, aux élections présidentielles, le gouvernement de Bucarest subit un nouveau coup. Cette fois-ci de l’intérieur. Vendredi, le Parquet national anticorruption annonçait avoir entamé des poursuites à l’encontre du ministre des finances Darius Valcov, l’accusant d’avoir facilité l’obtention de différents contrats par un homme d’affaires en échange de sommes d’argent importantes. Deux jours plus tard, Darius Valcov a présenté sa démission. Selon le premier ministre, M. Valcov a quitté son poste pour ne pas nuire à la crédibilité de l’Exécutif, même si le président Klaus Iohannis ne l’avait pas encore révoqué de ses fonctions.
Ecoutons Victor Ponta : « Dimanche, à midi, M. Vâlcov, s’est rendu dans mon bureau pour et m’a présenté sa démission. Je lui ai dit : Ok, je veux seulement que tu termines les textes du Code Fiscal et du Code de procédure fiscale, après quoi je vais nommer quelqu’un d’autre à la tête du ministère des finances. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui que j’ai déjà trouvé un remplaçant, car c’est une fonction beaucoup trop importante pour dire tout de suite que l’on a la personne adéquate. Mais je vais sans doute prendre une décision dans les jours qui viennent. C’est ce que j’ai communiqué aussi au président Iohannis.»
La démission de Darius Vâlcov entrera en vigueur dans quelques jours, mais pas avant qu’il achève la variante définitive du Code fiscal. Il s’agit d’ailleurs d’un projet très bien reçu par les hommes d’affaires, par lequel le cabinet Ponta souhaite marquer le point décisif dans sa compétition avec les libéraux. Ceux-ci tentent de miner la majorité parlementaire sociale-démocrate, toujours fonctionnelle. Sans le vouloir, la Direction nationale anti-corruption semble leur donner un coup de main en ce sens.
Par ailleurs, les journalistes du quotidien ADEVARUL constatent que 13 ministres des différents équipes dirigées ces 3 dernières années par Victor Ponta ont ou bien ont eu des problèmes avec la justice. Parmi eux, le sénateur social démocrate Dan Sova, ancien membre de l’Exécutif, chargé des grands projets d’infrastructure. Les procureurs l’accusent de complicité d’abus de fonction et demandent à la justice d’avaliser son placement en détention provisoire.
Dans cette avalanche de scandales, Victor Ponta a quand même reçu une bonne nouvelle de la part des procureurs anticorruption. Il s’agit de la détention provisoire de Marian Vanghelie, maire du 5e arrondissement de Bucarest, accusé d’avoir tiré de très grands profits de sa fonction depuis son élection en 2007.
Plus précisément, il accordait des contrats préférentiels, en échange de 20% de leur valeur. Personnage pittoresque, y compris pour ses lacunes de grammaire roumaine, Marian Vanghelie a constamment lancé des critiques dures contre Victor Ponta. Après avoir été exclu du PSD, M. Vanghelie envisageait de créer une formation politique de gauche pour faire concurrence aux sociaux-démocrates. (trad. Valentina Beleavski)