Les relations roumano-allemandes, examinées à Bucarest
Après qu’en novembre dernier, l’édile très apprécié de la ville de Sibiu (centre de la Roumanie), Klaus Iohannis, ethnique allemand, remportait l’élection présidentielle, beaucoup de voix ont affirmé que les relations Bucarest-Berlin, auparavant correctes, de partenariat au sein de l’UE, mais dépourvues d’affinité particulières, allaient être portées à un autre niveau.
Florentin Căpitănescu, 10.03.2015, 13:41
Après qu’en novembre dernier, l’édile très apprécié de la ville de Sibiu (centre de la Roumanie), Klaus Iohannis, ethnique allemand, remportait l’élection présidentielle, beaucoup de voix ont affirmé que les relations Bucarest-Berlin, auparavant correctes, de partenariat au sein de l’UE, mais dépourvues d’affinité particulières, allaient être portées à un autre niveau.
L’idée a été reprise à l’occasion de la visite du président Iohannis à Berlin, en février dernier, et renforcée par celle que le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a entreprise lundi à Bucarest. Dans les discussions avec ses amphitryons — le chef de l’Etat, le premier ministre Victor Ponta et son homologue Bogdan Aurescu -, Steinmeier a abordé des dossiers délicats.
En marge de l’adhésion à l’espace Schengen, peut-être le plus grand échec de la politique étrangère de la Roumanie après son adhésion à l’UE, le diplomate allemand a expliqué que cela n’avait aucun rapport avec les déficiences de sécurité de la région, sur la toile de fond du conflit dans l’Ukraine voisine. D’autre part, il a apprécié les efforts consentis par les autorités de Bucarest en vue de satisfaire aux critères d’admission et remarqué les progrès associés à la réforme de la justice. La position de la Roumanie, qui estime satisfaire à tous les critères techniques de l’adhésion, a été reprise par le ministre des Affaires étrangères. Bogdan Aurescu : « Nous avons connu beaucoup de réussites en matière de renforcement de l’Espace européen contre la migration illégale, contre d’autres types de menaces. L’adhésion à l’espace Schengen ne fera qu’accroître notre efficacité dans ce type d’activité et il va sans dire que nous pouvons prouver ces affirmations par des arguments concrets. »
La dimension économique des rapports bilatéraux s’est également retrouvée à l’agenda des discussions, alors que l’Allemagne est le partenaire commercial le plus important de la Roumanie, selon le premier ministre Ponta. Frank-Walter Steinmeier a fait valoir que même si des pas importants avaient été franchis, appréciés à leur juste valeur par les investisseurs allemands, le besoin d’un plus de transparence quant à réguler le milieu des affaires de Roumanie persistait. Ce dernier est généralement perçu comme inamical, en raison notamment de la législation imparfaite et des taxes nombreuses.
A la fin de la visite, le ministre allemand et le président roumain ont pris part, à Sibiu, à l’événement marquant le 25e anniversaire de la création du Forum démocrate des Allemands de Roumanie. A l’occasion, le chef de la diplomatie allemande s’est vu conférer le titre de citoyen d’honneur de Sibiu, ancienne capitale culturelle européenne. (trad. Ligia Mihaiescu)