Les relations roumano-allemandes
Bogdan Matei, 27.02.2015, 14:35
La visite en Allemagne représente probablement le point les plus attendu à l’agenda diplomatique des premiers mois du mandat de Klaus Iohannis à la tête de la Roumanie. L’impatience des journalistes et des analystes politiques de Bucarest a été d’autant plus grande que cette visite, prévue initialement pour le 11 février, a dû être ajournée pour jeudi dernier, en signe de respect pour les obsèques de l’ancien président fédéral, Richard von Weizsäcker. Ethnique allemand, originaire de la ville de Sibiu, au centre de la Roumanie, locuteur natif de la langue de ses hôtes, ex chef de file des libéraux roumains, affiliés au PPE tout comme les chrétiens démocrates dont est issue la chancelière allemande Angela Merkel, avec laquelle il partage aussi l’expérience de vie à l’époque du Rideau de fer, Iohannis a donc plus d’une affinité avec la chef de l’Exécutif de Berlin. Pragmatique, leur dialogue a été ciblé sur les thèmes majeurs des rapports bilatéraux.
Le président roumain a souligné le fait que l’Allemagne est déjà le principal partenaire économique de Bucarest et insisté sur la nécessité d’accroître les investissements et les échanges commerciaux. Klaus Iohannis : « Dans le domaine économique, j’ai constaté avec satisfaction l’évolution des échanges bilatéraux, qui poursuivent leur tendance ascendante. J’ai également apprécié la présence d’investisseurs allemands importants, en soulignant que la Roumanie est ouverte et intéressée à attirer un nombre encore plus grand de compagnies allemandes ».
Si, jusqu’il y a peu, l’Allemagne passait pour un des partenaires occidentaux les plus sceptiquesen ce qui concerne l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, elle promet à présent que Bucarest peut compter sur son appui. La correspondante de Radio Roumanie à Berlin a demandé à la chancelière Agela Merkel si une décision en ce sens pourrait être adoptée avant la fin de l’année, compte tenu des conclusions positives des rapports de suivi de la justice roumaine, élaborés dans le cadre du Mécanisme de Coopération et de Vérification. Voici la réponse de l’officiel allemand: « Vous avez mentionné les derniers rapports, dont les conclusions positives étaient prédominantes. Nous aussi nous pensons que les réformes seront mises en œuvre avec esprit de suite. Nous parlerons des pas futurs. Je ne saurais vous donner la réponse finale, mais, comme je comprends que la Roumanie attend une réponse ferme, qui puisse prouver l’avancée des négociations, nous reviendrons là-dessus ».
Au plan géopolitique, la chancelière Merkel et le président Iohannis ont réaffirmé leur préoccupation à l’égard de la crise ukrainienne, ainsi que leur intérêt pour l’intégration européenne de la République de Moldova et des Etats des Balkans occidentaux. Iohannis s’est également entretenu à Berlin avec son homologue allemand Joachim Gauck, avec le président du Bundestag, Norbert Lammert, et les représentants de la communauté roumaine d’Allemagne. Selon lui, les ethniques roumains d’Allemagne et les Allemands de souche vivant en Roumanie constituent un lien et un facteur de consolidation de la coopération entre les deux pays. (Trad. Mariana Tudose)