Le problème des crédits en Francs suisses
Mécontents de lenvolée du taux de change du Franc suisse et confrontés à l’impossibilité de rembourser leurs mensualités, des milliers de Roumains titulaires de crédits en devise helvétique sont descendus dans la rue à Bucarest, mais aussi dans d’autres grandes villes roumaines pour demander l’élaboration d’une loi censée rendre possible la conversion des crédits au taux de change historique, plus 20%.
Corina Cristea, 09.02.2015, 14:21
L’Autorité nationale pour la protection du consommateur qui plaide pour une solution censée partager les risques entre les clients et les banques enregistre de plus en plus de plaintes. Ecoutons le président de l’Autorité, Marius Dunca :« On évoque toujours le risque auquel sont soumises les banques, la menace de la faillite, toute sorte d’arguments en faveur des institutions de crédit. En ce sens, je m’exprime publiquement à toutes les institutions financières et bancaires impliquées dans la crise du Franc suisse et je pose la question suivante : quelles sont les solutions concrètes que vous donnez aux clients qui ne peuvent plus payer leurs mensualités, qui étaient des clients modèles avant la crise ? Et dans ce cas, il nous faut des solutions visant toute la période de remboursement des prêts et non pas des solutions à court terme », a déclaré le président de l’Autorité nationale de protection du consommateur.
Lors d’une émission télévisée, le ministre roumain de Finances, Darius Vâlcov, a affirmé quil sattendait à une implication plus importante de la part de la Banque nationale et des banques commerciales. A son avis, la restructuration des crédits demeure la meilleure solution.
Darius Vâlcov :« Jaimerais voir la Banque centrale simpliquer davantage dans ce problème. Surtout que de mon point de vue, ils en ont les moyens. Je ne crois pas dans une solution donnée par décret gouvernemental ni par loi élaborée par le Parlement roumain et basée sur un taux de change historique, parce que toute personne possédant quelques connaissances économiques peut comprendre le risque auquel serait soumise la Roumanie, dans ce cas », a déclaré Darius Vâlcov.
La restructuration des prêts quavait évoquée le ministre roumain des Finances prévoit une réduction des mensualités allant jusquà 35%, suivie par une déduction de limpôt sur le revenu allant jusquà 55 euros par mois, des fonds qui devraient être couverts par le budget de lEtat. A leur tour, la Banque nationale et les banques commerciales plaident pour des solutions individuelles, affirmant quune éventuelle conversion de tous les crédits serait inconstitutionnelle ou bien quelle présupposerait un manque à gagner difficile, voire impossible à couvrir.
Plus de 75 mille personnes physiques ont des prêts en Francs suisses, accordés au total par 14 institutions de crédit. (trad. Alex Diaconescu)