Précisions concernent les prisons secrètes de la CIA
La CIA a utilisé des méthodes « brutales », souvent « inefficaces » dans le cas des interrogatoires des suspects de terrorisme ce qui a trompé constamment la Présidence et le Congrès à l’égard des informations obtenues — c’est la conclusion du rapport concernant les techniques d’interrogation de l’Agence dans des prisons secrètes d’Europe et d’Asie qui a été rendu publique par le Sénat américain la semaine dernière.
Mihai Pelin, 17.12.2014, 13:29
La CIA a utilisé des méthodes « brutales », souvent « inefficaces » dans le cas des interrogatoires des suspects de terrorisme ce qui a trompé constamment la Présidence et le Congrès à l’égard des informations obtenues — c’est la conclusion du rapport concernant les techniques d’interrogation de l’Agence dans des prisons secrètes d’Europe et d’Asie qui a été rendu publique par le Sénat américain la semaine dernière.
La version publique du rapport cache une série d’informations, y compris à l’égard des pays où auraient existé des prisons secrètes de la CIA — écrit le WASHINGTON POST qui ajoute que certains détails du document permettent de décoder ces centres de détention. Ainsi, selon la publication mentionnée, la Roumanie aux côtés de Pologne, de Lituanie, d’Afghanistan et de Thaïlande apparaît sur la liste des pays où la CIA aurait interrogé des prisonniers suspects de terrorisme de 2002 à 2009.
Une partie des suspects qui se trouvent actuellement à Guantanamo soutiennent avoir été interrogés en Roumanie tandis que l’un d’eux a adressé une plainte à la Cour Européenne des Droits de lHomme. Bucarest s’est empressé de répondre aux accusations. Le rapport CIA ne contient pas de références à la Roumanie et les autorités roumaines ne détiennent aucune preuve dont résulterait qu’il y auraient des centres de détention sur le territoire du pays ou que les aéroports roumains auraient été utilisés pour le transport ou la détention des prisonniers suspects d’actes de terrorisme — précise-t-on dans un communiqué du Ministère roumain des Affaires Etrangères (MAE).
Il n’y a pas de preuves, non plus, en matière de cas où des personnes ou agences étrangères officielles seraient impliquées sur le territoire de la Roumanie dans des actions privatives de liberté ou de transport illicite de détenus. La diplomatie de Bucarest précise que la Roumanie, Etat membre de l’UE et de l’OTAN, se dissocie et repousse de façon véhémente de telles pratiques, quelles que soient les circonstances. Par ailleurs le MAE de Bucarest rappelle qu’on a fait des démarches afin de vérifier les informations respectives instituant une commission parlementaire d’enquête en 2005. Adopté par le Sénat en 2008, ce rapport stipule qu’on n’a pas identifié en Roumanie des éléments concernant l’existence de bases secrètes américaines, des centres de détention ou des vols non-autorisés de la CIA destinés au transport ou à la détention des prisonniers suspects d’actes de terrorisme.
Pour éliminer les suspicions incriminant la Roumanie, les autorités ont déclenché une autre enquête judiciaire qui est en déroulement. Le partenariat stratégique avec les Etats Unis est et demeure fort et les fondements de la collaboration avec Washington au sein des actions antiterroristes sont solides, avec les objectifs communs de respect du droit international pour une réponse immédiate aux menaces émergentes — conclue le Ministère des Affaires Etrangères. (Costin Grigore)