Collectif budgétaire à Bucarest
En même temps que les discutions avec la mission commune du FMI et de la Commission européenne sur le budget d’Etat 2015, le gouvernement de Bucarest annonce un troisième et dernier collectif budgétaire de l’année. Ce sera, se félicitent les membres de l’exécutif, une nouvelle rectification positive due à l’excédent budgétaire enregistré en fin d’année. Le cabinet veut couvrir des dettes envers divers fournisseurs, accumulées en tant qu’arriérés dans les budgets des hôpitaux ou des autorités locales.
Bogdan Matei, 03.12.2014, 13:58
En même temps que les discutions avec la mission commune du FMI et de la Commission européenne sur le budget d’Etat 2015, le gouvernement de Bucarest annonce un troisième et dernier collectif budgétaire de l’année. Ce sera, se félicitent les membres de l’exécutif, une nouvelle rectification positive due à l’excédent budgétaire enregistré en fin d’année. Le cabinet veut couvrir des dettes envers divers fournisseurs, accumulées en tant qu’arriérés dans les budgets des hôpitaux ou des autorités locales.
Ce collectif va également couvrir les dépenses aptes à payer les différences de salaire gagnées en justice par les différentes catégories d’employés de l’Etat après l’amputation de leurs rétributions de 25% en 2010 lorsque la Roumanie était affectée par la pointe de la crise économique. Parmi les bénéficiaires des montants supplémentaires il y a le Ministère de la Justice et le Parquet, l’agriculture, les transports et l’éducation. Un plus, également, pour l’Autorité Nationale pour la Restitution des Propriétés pour payer les dédommagements fixés par des titres exécutoires. En échange, on va diminuer les budgets des Ministères du Travail, du Développement et de la Santé.
Le premier ministre Victor Ponta déclare être convaincu que les émissaires des créditeurs internationaux de la Roumanie, FMI et CE, seront d’accord avec ce collectif budgétaire : « Ils ont constaté à leur tour que, non seulement nous avons la croissance économique mais qu’après 11 mois, nous avons un déficit de seulement 0,2% du PIB et par ce rectificatif on va payer avec anticipation une bonne partie de ce que nous devions payer l’année prochaine car notre gestion est bonne et que nos rentrées accrues excèdent les dépenses diminuées ».
Le président du Conseil Fiscal Ionut Dumitru accuse, en échange, les engagements à caractère électoral assumés par le premier ministre avant le scrutin présidentiel qu’il a perdu le mois dernier : « Si les taxes n’augmentent pas, il faut réduire davantage les dépenses. Côté dépenses, on peut sans doute faire des économies dans les circonstances où on discute d’une grande inefficacité mais pour faire ces économies, les réformes sont nécessaires, il faut donc fixer la priorité des investissements et allouer l’argent selon des critères de coût-bénéfice, fondamentaux économiquement. Ceci n’arrive pas. Sans réformes profondes dans les zones visées on ne peut pas faire des économies car elles ne viennent pas d’elles-mêmes. Il faut trouver des mesures touchant la racine des problèmes. »
A leur tour, les milieux d’affaires accusent la structure budgétaire qu’ils qualifient de non-transparente. Le secrétaire général de l’Association des Hommes d’Affaires de Roumanie Cristian Pârvan se demande : « Quelles sont nos garanties que l’argent qu’on peut mobiliser en supplément du budget est utilisé aux dépenses intéressant la société, dans l’infrastructure, écoles, hôpitaux, etc. ? Nulle garantie ! »
Et Pârvan d’affirmer que la Roumanie n’a pas de ressources budgétaires suffisantes et qu’en 2015 beaucoup de projets devront être co-financés de fonds européens. (trad.: Costin Grigore)