Agriculture roumaine et produits écologiques
On disait à propos de la Roumanie communiste, pour laquelle l’agriculture était devenue un bien national, qu’elle était le grenier de l’Europe. Les productions impressionnantes de céréales, surtout de blé et de maïs, étaient de toute façon, gonflées par la propagande d’un régime pour lequel la bataille contre ses propres records en matière était devenue une obsession maladive.
Florentin Căpitănescu, 22.09.2014, 14:27
On disait à propos de la Roumanie communiste, pour laquelle l’agriculture était devenue un bien national, qu’elle était le grenier de l’Europe. Les productions impressionnantes de céréales, surtout de blé et de maïs, étaient de toute façon, gonflées par la propagande d’un régime pour lequel la bataille contre ses propres records en matière était devenue une obsession maladive.
Ces résultats n’étaient pourtant pas le fruit du hasard car l’agriculture roumaine bénéficiait d’une infrastructure à la hauteur et de données naturelles enviables, d’investissements énormes de l’Etat dans des systèmes d’irrigations, en fabriques d’outillages agricoles qui produisaient en quantité des tracteurs et des moissonneuses-batteuses auxquelles on ajoutait la qualité exceptionnelle du sol.
Néanmoins, le tout avait pour fondement un concept inapplicable dans l’économie de marché — l’agriculture centralisée rendue possible après la mise en commun forcée des terres à laquelle les communistes avaient procédé à la fin des années ’40 et au début des années ’50.
A la suite de la chute du régime, en 1989, l’agriculture est devenue peu à peu le cendrillon de l’économie roumaine sans gestion efficace et en absence d’investissements en plus des rétrocessions de rigueur. Pourtant, ces dernières années, l’agriculture a mis sa forte empreinte sur la croissance économique de la Roumanie car selon les statistiques la Roumanie occupe une deuxième position en Europe après la France quant à la production de blé pour la cinquième fois de suite pendant la dernière décennie. Les fermiers du pays ont produit, en moyenne, 4,4 tonnes à l’hectare sur 2,6 millions de hectares tandis que les Français ont obtenu 9,5 tonnes à l’hectare sur 1,7 millions de hectares. La preuve du fait qu’en Roumanie on pratique encore ce que les spécialistes appellent agriculture extensive, cas dans lequel la production augmente avec la superficie cultivée.
Par ailleurs, selon le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MADR) de Bucarest, la Roumanie a exporté pendant le premier semestre de l’année des produits agroalimentaires d’un montant de plus de 2 milliards d’euros, presque 10% davantage que pendant la période similaire de l’année dernière. Les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas ici. 85% de l’ensemble du secteur agricole de Roumanie signifient l’agriculture presque au maximum du point de vue de la qualité — a affirmé le secrétaire d’Etat au MADR, Daniel Botànoiu au Festival ECO organisé à la fin de la semaine dernière à Bucarest et dédié aux produits bio. Il a jouté que la Roumanie peut devenir le fournisseur de produits écologiques de l’Europe puisqu’elle se remarque par la moindre quantité d’azote utilisée à l’hectare, de plus de 20 fois moindre qu’au Pays Bas. Il reste à voir , car les belles paroles et les espoirs en emballages attrayants n’ont pas manqué en Roumanie pendant ces 25 dernières années. (trad.: Costin Grigore)