L’OTAN, après le sommet
Conçu et crée tout de suite après la dernière conflagration mondiale, conformément à une fameuse boutade de l’époque, pour maintenir les Soviétiques hors de l’Europe, l’OTAN retrouve sa vocation initiale avec l’appétit territorial de la Russie ressuscité de Vladimir Poutine. La semaine dernière, le sommet de Newport, au Pays des Galles, a été dominé par les inquiétudes provoquées au flanc oriental de l’Alliance par la rébellion des sécessionnistes pro-russes d’Ukraine et par l’appui logistique, financier et militaire que Moscou accorde, désormais, ouvertement. Les leaders des Etats de l’OTAN ont avalisé la constitution d’une force de réaction rapide pour accroître la capacité défensive des alliés.
Bogdan Matei, 08.09.2014, 14:46
Conçu et crée tout de suite après la dernière conflagration mondiale, conformément à une fameuse boutade de l’époque, pour maintenir les Soviétiques hors de l’Europe, l’OTAN retrouve sa vocation initiale avec l’appétit territorial de la Russie ressuscité de Vladimir Poutine. La semaine dernière, le sommet de Newport, au Pays des Galles, a été dominé par les inquiétudes provoquées au flanc oriental de l’Alliance par la rébellion des sécessionnistes pro-russes d’Ukraine et par l’appui logistique, financier et militaire que Moscou accorde, désormais, ouvertement. Les leaders des Etats de l’OTAN ont avalisé la constitution d’une force de réaction rapide pour accroître la capacité défensive des alliés.
Le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé que l’Alliance Nord-Atlantique allait maintenir une présence militaire ininterrompue selon le système tournant dans les pays du monde libre frontaliers avec l’espace ex-soviétique — Pologne, Roumanie et les Etats Baltes. Si l’activation de la force de réaction rapide s’impose, celle-ci pourrait entrer effectivement en action dans un délai de quatre jours tout au plus — a encore dit Rasmussen.
Une structure de commandement de l’OTAN fonctionnera sur le territoire de la Roumanie — a annoncé, à son tour, le président Traian Basescu. Vu depuis Bucarest, le sommet a confirmé la solidarité et la solidité de l’Alliance. C’est ce qu’a tenu communiquer, une fois rentré, le chef de l’Etat qui a ainsi répondu aux angoisses de nombreux Roumains vis-à-vis des conflits gelés ou brûlants de notre proche voisinage.
Le président a précisé que la Roumanie serait défendue dans n’importe lequel des scénarios de guerre et que, désormais, il y a des plans de riposte à l’égard de chaque type potentiel d’attaques armées, soit terrestres, aériennes ou navales : « La Roumanie est, actuellement, à la suite des décisions de ce sommet de l’OTAN, un pays qui sera défendu dans n’importe quel scénario d’attaque. Plus que cela, sur le fondement des décisions du sommet, dans les plus brefs délais, les structures militaires de l’OTAN et les structures nationales doivent élaborer les disponibilités des forces à l’intérieur de l’OTAN pour que la Roumanie soit défendue dans n’importe lequel des scénarios de guerre. »
Le chef de l’Etat a souligné que les pays alliés allaient couvrir en base du principe de solidarité les coûts des opérations militaires de défense de la Roumanie, tout comme Bucarest a supporté le coût de la présence de ses militaires en Afghanistan. Il y a des voix qui trouvent le ton martial du président Basescu exagéré. Mais, dans un pays qui, ces trois derniers siècles, a supporté pas moins de 12 invasions armées russes, ces voix demeurent minoritaires et marginales. Du point de vue rationnel, reconnaît Basescu lui-même, il est 99,99 % improbable que la Russie attaque encore la Roumanie. Mais une marge irrationnelle de 0,01% demeure et le devoir de ceux qui dirigent la Roumanie est de lui garantir la sécurité , même contre l’irrationnel — a conclu le président. (trad.: Costin Grigore)