La République de Moldova et l’Europe
Bogdan Matei, 02.09.2014, 15:24
A proximité d’une Ukraine déchirée par la guerre, une autre république ex-soviétique s’avère un remarquable pôle de stabilité et une histoire à succès du Partenariat Oriental lancé par l’UE.
Il faut admettre que tout ne marche pas merveilleusement bien en République de Moldova. Ce pays à population majoritairement roumanophone est touché par la pauvreté et la corruption, la région sécessionniste pro-russe de Transnistrie est sortie depuis une vingtaine d’années de sous le contrôle des autorités moldaves, la moitié de gauche — communiste et socialiste — du Parlement de Chişinău est souvent « télécommandée » depuis Moscou.
Pourtant, gouvernée, depuis 2009, par une coalition tripartite pro-occidentale, la République de Moldova a opté fermement pour l’intégration européenne et recueille déjà les fruits de ses efforts, de sa ténacité et du courage avec lequel elle a appliqué les réformes censées la rapprocher des normes européennes.
Après la signature, en juin dernier, des accords d’association et de libre échange avec l’UE, la République de Moldova a reçu un nouveau message de soutien de la part de ses partenaires occidentaux. Les ministres des Affaires étrangères de tous les Etats membres de l’Union se sont réuni lundi, pour la 9e fois, dans le cadre du Groupe pour l’Action européenne de la République de Moldova.
Organisée sous la présidence de la Roumanie voisine et de la France, la réunion n’a pas eu lieu à Bruxelles ou à Luxembourg, comme d’habitude, mais à Chişinău — une initiative du chef de la diplomatie de Bucarest, Titus Corlăţean. « L’UE est extrêmement attentive et fermement engagée dans l’appui du parcours européen de la République de Moldova. Elle soutient la réforme interne entamée dans ce pays, réforme qui vise, finalement, à moderniser la société, à la raccorder au système des valeurs politiques, démocratiques et économiques de l’UE, ainsi qu’à assurer une vie meilleure à ses citoyens. »
L’hôte de la réunion, la ministre des Affaires étrangères de la République de Moldova, Natalia Gherman, résume: « Nous avons abordé, avec nos collègues des Etats membres de l’UE, les modalités concrètes par lesquelles notre pays peut être soutenu davantage afin qu’il puisse accomplir les objectifs de l’Accord d’association et surtout intégrer graduellement le marché intérieur de l’Union. »
Présent, lui aussi, à Chişinău, le commissaire européen à l’élargissement, Stefan Füle, a critiqué, dans une allusion transparente, « les pressions illégitimes du grand pays de l’Est » et résumé les intentions de Bruxelles: « édifier une Moldova indépendante, prospère et unie, un partenaire solide de l’UE. » (trad.: Dominique)