Une décision controversée
Même l’inquiétude des Etats-Unis n’a pas pu déterminer le gouvernement de Bucarest à revenir sur sa décision — vivement contestée — de légiférer, par décret d’urgence, la « migration politique » des élus locaux ! Dans un délai de 45 jours, ceux-ci pourront changer de formation politique, sans perdre le mandat obtenu après avoir figuré sur les listes du parti dont ils sont actuellement membres.
Roxana Vasile, 29.08.2014, 13:36
Même l’inquiétude des Etats-Unis n’a pas pu déterminer le gouvernement de Bucarest à revenir sur sa décision — vivement contestée — de légiférer, par décret d’urgence, la « migration politique » des élus locaux ! Dans un délai de 45 jours, ceux-ci pourront changer de formation politique, sans perdre le mandat obtenu après avoir figuré sur les listes du parti dont ils sont actuellement membres.
D’une part — affirment les Américains — légiférer des questions complexes par décret d’urgence n’est pas une bonne chose. Ce genre de problèmes est à discuter dans le cadre d’un processus législatif ouvert et transparent et faire l’objet d’un débat auquel puissent participer librement les partis politiques, la société civile et toutes les parties intéressées.
D’autre part, le moment choisi par le gouvernement roumain pour prendre une telle décision n’est pas propice, vu que des élections présidentielles sont prévues en novembre.
Selon les sondages, le favori du scrutin est l’actuel premier ministre social-démocrate Victor Ponta. Or, ils sont nombreux ceux qui pensent que par ce décret d’urgence, Victor Ponta souhaite s’assurer un meilleur soutien sur l’ensemble du territoire du pays à l’approche de ces élections.
Quant aux élus locaux, ce ne serait pas la première fois qu’assoiffés de pouvoir, ils changeraient d’appartenance politique comme de chemise. La migration politique est devenue, au fil des années, une tare de nombre d’hommes politiques roumains, qui ont quitté, sans la moindre hésitation, le parti les ayant propulsés à des postes importants, pour monter dans la barque du pouvoir lorsqu’ils entrevoyaient un quelconque avantage. Ce va-et-vient de droite à gauche ou de gauche à droite a été qualifié de « manque de moralité », voire de « prostitution politique ».
Le premier ministre Victor Ponta affirme, lui, que ce décret d’urgence rendrait justice à ceux qui ne partagent pas les idéaux de l’Alliance créée par les démocrates libéraux et les libéraux après la dissolution de l’Union sociale libérale, formée avec les sociaux-démocrates.