Disputes entre le président et le premier ministre
Qui a trompé qui? Le chef de l’Etat, Traian Basescu, au moment où il a persuadé le premier ministre, Victor Ponta, de signer un pacte de collaboration institutionnelle ? Victor Ponta au moment où il a tenu le pacte pour secret face aux libéraux, ses alliés politiques de l’époque ? Ou bien le président et son premier ministre qui ont décidé de tromper l’opinion publique dans son ensemble? Autant de questions restées en suspens et dont la réponse ne compte vraiment plus après que Victor Ponta a décidé de rompre le pacte avec le président.
Ştefan Stoica, 08.08.2014, 14:13
Qui a trompé qui? Le chef de l’Etat, Traian Basescu, au moment où il a persuadé le premier ministre, Victor Ponta, de signer un pacte de collaboration institutionnelle ? Victor Ponta au moment où il a tenu le pacte pour secret face aux libéraux, ses alliés politiques de l’époque ? Ou bien le président et son premier ministre qui ont décidé de tromper l’opinion publique dans son ensemble? Autant de questions restées en suspens et dont la réponse ne compte vraiment plus après que Victor Ponta a décidé de rompre le pacte avec le président.
Un geste fait à la va-vite selon Basescu qui a appelé son premier ministre a réexaminer sa décision: C’est un accord qui lui sert beaucoup et qui le dégrève lui et son gouvernement, de pas mal d’explications, tout en créant aux partenaires de la Roumanie l’image d’un pays stable inscrit sur la voie européenne, qui renforce ses relations transatlantiques et respecte le statut de droit”.
En réplique, Victor Ponta a tenu à présenter les raisons qui le poussent à considérer caduc le pacte de cohabitation avec Traian Basescu. Dans une lettre ouverte, Ponta reproche au chef de Cotroceni d’avoir déclaré dans une interview qu’il l’avait trompé pour le convaincre à signer le dit accord. C’est une preuve de mauvaise foi et une raison légitime pour dénoncer le pacte, a déclaré le premier ministre. En revanche, le chef de l’Etat rejette les accusations, mais avoue avoir fourni une réponse plutôt ambiguë au journaliste qui s’intéressait à l’évolution du pacte.
Rappelons que l’accord de cohabitation a succédé aux élections parlementaires de 2012, remportées haut la main par la même alliance qui en août 2012 avait essayé, sans succès, de démettre le président. Or, à ce moment là, le pacte était devenu une nécessité surtout pour calmer les esprits des partenaires occidentaux qui se disaient intrigués de voir à la tête de la Roumanie une puissance qui semblait forcer procédures et lois afin d’écarter Basescu du pouvoir. Malgré toutes les chicanes, les altercations et les accusations qui ont caractérisé les rapports entre le chef de l’Etat et son premier ministre, le pacte s’est avéré fonctionnel et la Roumanie n’a pas abandonné son trajet démocratique comme le craignaient ses partenaires occidentaux.
D’autre part, le duo président – premier ministre n’a jamais été si conflictuel qu’à présent. La situation s’est dégradée dans le courant 2014, année qui a commencé par un scrutin européen et s’achèvera en toute beauté par un autre, présidentiel. Au bout de deux mandats et dix ans à la tête du pays, Traian Basescu n’a plus le droit de se porter candidat. Par contre, il a le droit de soutenir ouvertement tout candidat issu de la droite qui a des chances de remporter le scrutin face au favori Victor Ponta. Les relations plus que tendues entre Basescu et Ponta alimentées par la ferveur politique déclenchée à l’approche des présidentielles ne font que détériorer davantage un climat politique déjà dégradé. (trad. Ioana Stancescu)