Le conflit en Ukraine et la minorité roumaine de ce pays
Le ministère roumain des Affaires étrangères rendait public vendredi un nouveau communiqué dans le contexte du conflit armé sanglant de l’est de l’Ukraine faisant état d’un avertissement concernant le blocage des artères routières à l’entrée de Tchernovtsy, à la frontière avec la Roumanie, à la suite des manifestations de protestation.
Roxana Vasile, 28.07.2014, 13:39
Le ministère roumain des Affaires étrangères rendait public vendredi un nouveau communiqué dans le contexte du conflit armé sanglant de l’est de l’Ukraine faisant état d’un avertissement concernant le blocage des artères routières à l’entrée de Tchernovtsy, à la frontière avec la Roumanie, à la suite des manifestations de protestation.
Ultérieurement, les informations venues de la zone en question précisaient que les habitants de cette région de l’ouest de l’Ukraine, pour la plupart des ethniques roumains, avaient choisi une telle forme de protester pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la décision des autorités de Kiev de déclencher une nouvelle mobilisation militaire partielle. Des centaines de jeunes roumains ont été appelés aux armes et leurs parents craignent qu’ils seraient envoyés au combat dans l’est contre les séparatistes pro-russes. Déjà, des hommes de Cernauti avaient perdu leurs vies dans ces confrontations. Par conséquent, indignés, les gens ont mis le feux aux ordres de mobilisation après l’aval, la semaine dernière, par le Parlement de Kiev de la mobilisation partielle.
Le président de la Société pour la Culture Roumaine « Mihai Eminescu » de la région de Cernauti, Vasile Bâcu, précise pour Radio Roumanie : « Beaucoup d’hommes ont été appelés au Commissariat Militaire pour former, dans chaque rayon administratif, un détachement de réservistes qui soient instruits du point de vue militaire. Ce sont surtout les parents et les membres des familles de ceux qui sont déjà encadrés dans le combat dans l’est qui protestent, car les nouvelles qui en viennent sont désagréables. A Tchernovtsy , aussi, il y a eu des personnes tombées au combat. Donc, tous craignent que les hommes vont être envoyés sur le front ».
« Il faut que nous ayons la paix en Ukraine. Nous ne voulons pas que nos enfants meurent en guerre » – disait une des personnes qui bloquaient la route, cités par les médias roumaines. Une autre se demandait pourquoi les jeunes roumains doivent mourir à Donbass ou Donetsk tandis que les jeunes hommes de l’est se reposent dans leur contrée comme réfugiés.
Totalisant à peu près un demi million de personnes, la communauté roumaine de l’Etat voisin est concentrée dans la partie ouest du pays, sur les territoires roumains que l’ex-Union Soviétique avait annexés en 1940 et qui sont revenus en 1991 à l’Ukraine en tant qu’Etat successeur. Pour cette communauté, la troisième comme nombre après celles des ukrainiens et des russes, le conflit russo-ukrainien n’est pas le sien.
A Bucarest, le ministère des Affaires étrangères a recommandé une fois de plus la prudence à l’égard des déplacements en Ukraine. Pour des informations actualisées visant la situation de la sécurité dans cette zone, les personnes intéressées sont invitées à consulter le site www.mae.ro . (trad.: Costin Grigore)