Controverses politiques autour de la baisse des contributions à la sécurité sociale
Le président roumain Traian Băsescu et le premier ministre Victor Ponta ont croisé leurs sabres à l’occasion d’un nouvel épisode de la confrontation politique qui les oppose. Cette fois-ci, le sujet de la dispute, c’est la réduction de 5% des contributions à la sécurité sociale pour l’employeur, que le gouvernement souhaite voir en vigueur à partir du 1er octobre.
Roxana Vasile, 15.07.2014, 14:10
Le président roumain Traian Băsescu et le premier ministre Victor Ponta ont croisé leurs sabres à l’occasion d’un nouvel épisode de la confrontation politique qui les oppose. Cette fois-ci, le sujet de la dispute, c’est la réduction de 5% des contributions à la sécurité sociale pour l’employeur, que le gouvernement souhaite voir en vigueur à partir du 1er octobre.
Lundi, le chef de l’Etat a convoqué celui de l’exécutif pour des consultations. La semaine dernière, il avait déclaré qu’il ne promulguerait pas la loi avant que le gouvernement n’indique des sources crédibles pour compenser le manque à gagner au budget de l’Etat, et ce qu’il a l’intention de faire pour ne pas générer de déséquilibres budgétaires.
De l’avis de Traian Băsescu, la réduction des contributions à la sécurité sociale creuserait le déficit du fonds de retraites et pour la contrecarrer, le gouvernement sera tenu de majorer les taxes ou de diminuer les investissements. Or, les explications du premier ministre Ponta et de sa ministre des Finances Ioana Petrescu, censées éclaircir les choses, ne l’ont pas convaincu.
Le président Băsescu: « Je m’attendais à ce que madame la ministre propose un calendrier, une feuille A4, qu’elle me donne des arguments. Rien de tout cela. C’est, selon moi, une mesure électorale hâtive, qui entraînera des taxes supplémentaires pour la population. Je partirais de la prémisse que l’idée de la loi, c’est d’accorder des facilités aux compagnies, et moi j’y suis favorable, mais elles seront récupérées, d’une façon ou d’une autre, auprès de la population, quelle que soit la forme que le gouvernement embrassera — taxes directes ou indirectes. »
Victor Ponta accuse le président de propagande politique. Le premier ministre maintient son point de vue sur l’opportunité de diminuer les contributions sociales chez l’employeur et sur ses effets bénéfiques sur le long terme — lutte contre le travail au noir et création de nouveaux emplois.
Le premier ministre Ponta : « Je lui ai expliqué de façon très claire, et lui, il le savait d’ailleurs, que pour l’année 2014, aucun des engagements assumés par la Roumanie ne change, tandis que pour l’année 2015-2016, quand nous présenterons le nouveau budget au Parlement, nous tiendrons compte de la lutte contre l’évasion fiscale, des effets positifs de la promulgation de la Loi de l’insolvabilité, de la manière dont nous concevons le développement économique de la Roumanie et d’un des objectifs fondamentaux sur le moyen terme, à savoir d’avoir au moins un salarié qui cotise à la sécurité sociale pour un retraité ; nous avons réduit ce rapport, mais avant d’arriver au moins à un rapport de 1 à 1 pour une durée de dix ou vingt ans, la situation est évidemment très mauvaise. »
Après la rencontre Băsescu-Ponta, le président a annoncé que, puisque la date-limite pour promulguer la loi, c’est le 24 juillet, il s’est proposé de discuter aussi avec les représentants du milieu des affaires au sujet de la réduction des contributions à la sécurité sociale. Il attend en même temps ces jours-ci des arguments et surtout des chiffres concrets de la ministre des Finances. (trad.: Ligia Mihaiescu)