Le FMI de nouveau à Bucarest
Corina Cristea, 02.06.2014, 13:54
Deux semaines durant, une mission du FMI, de la Commission européenne et de la Banque Mondiale évaluera à Bucarest le plus récent accord de précaution signé avec la Roumanie. La direction du FMI a approuvé, en septembre 2013, la lettre d’intention envoyée par les autorités roumaines en vue de la conclusion de ce type de contrat préventif chiffré à près de 2 milliards d’euros pour une période de deux ans. A cette somme s’ajoutent deux autres milliards d’euros de la part de la Commission européenne. C’est le 10e accord négocié par la Roumanie avec FMI depuis la chute du communisme. Il est en vigueur jusqu’à la mi 2015 et, de l’avis du ministre délégué au budget, Liviu Voinea, c’est sans doute le dernier contrat que la Roumanie conclura avec ces institutions. Son rôle est de garantir la stabilité en cas de crise.
A l’agenda des pourparlers de Bucarest se trouvent notamment l’évolution des indicateurs macro-économiques et l’équilibre budgétaire, dans les conditions où les recettes du budget ne s’élèvent pas au niveau anticipé et où le gouvernement veut mettre en place des mesures qui auront un effet négatif justement sur les recettes budgétaires.
Parmi elles, l’intention de la ministre des finances, Ioana Petrescu, de réduire de 5% les cotisations à la sécurité sociale. Selon l’analyste Aurelian Dochia, l’Exécutif doit convaincre les représentants des créanciers internationaux de la Roumanie, que le pays dispose des ressources nécessaires pour appliquer cette mesure à compter du 1er juillet. Aurelian Dochia: « Bien que les indicateurs de performance macro-économique n’aient pas été des meilleurs, notamment en ce qui concerne la croissance économique, il est assez surprenant que cela ne se soit pas reflété de la même manière sur les recettes budgétaires. Probablement, ce sera un des principaux sujets des débats avec l’équipe du FMI. Dans le même contexte, il est possible que les propositions du gouvernement de modifier la fiscalité et de réduire les contributions à la sécurité sociale soient également mises en discussion. Il faut très bien formuler nos arguments pour convaincre le FMI qu’une telle réduction ne risque pas des déséquilibrer la construction budgétaire et d’engendrer un déficit budgétaire beaucoup trop élevé d’ici la fin de l’année », a explique l’analyste Aurelian Dochia.
Selon la ministre des finances Ioana Petrescu, la réduction des cotisations à la sécurité sociale pour les employeurs sera bénéfique au milieu des affaires, favorisera la baisse des charges fiscales pour les patrons corrects et facilitera la création de nouveaux emplois, par la diminution du travail au noir.
Les spécialistes estiment également que les pertes causées au budget par l’introduction de cette mesure dépasseront les 2 milliards et demi de lei au 2e trimestre de l’année. Pour sa part, l’exécutif de Bucarest s’attend toutefois à des effets positifs sur le budget, se traduisant par des gains d’environ un milliard de lei, provenant de la croissance économique supplémentaire et des taxes correspondant aux nouveaux emplois. ..(trad. : Valentina Beleavschi)