La droite politique en quête d’unification
Ştefan Stoica, 29.05.2014, 15:01
Le Parti National Libéral (PNL) et le Parti Démocrate Libéral (PDL), les positions deux et, respectivelment, trois dans la hiérarchie des récentes élections euro-parlementaires ont décidé de construire ce qu’ils appellent un projet politique solide ce qui veut dire fusionner pour créer un grand parti de centre droit capable de s’opposer à la domination croissante du PSD, parti qui a remporté haut la main l’euro-scrutin aux côtés de ses petits alliés et qui se trouve en pole position de la course présidentielle de novembre. A bref terme, l’objectif du PNL et du PDL est d’imposer un candidat unique et fort aux élections pour la fonction suprême. Les deux formations vont commencer à fonctionner comme alliés tout de suite, tant au niveau parlementaire qu’à l’échelon local même si cela veut dire, pour les libéraux, renoncer aux alliances avec les sociaux démocrates.
Ce sont des étapes préliminaires obligatoires qui précèdent la fusion, d’ailleurs un processus difficile qui exige du temps comme reconnaissait le président intérimaire du PNL, Crin Antonescu : « La fusion nécessite du temps. Que ce soit avant les élections présidentielles ou après, on véra. Ce qui est certain est que sans constituer une nouvelle alliance juridique, nous fonctionnons en fait comme deux alliés politiques très proches au niveau de la construction jusqu’aux détails d’un projet politique majeur et durable. »
La collaboration des deux partis à l’échelon parlementaire et en territoire commence tout de suite, comme souligne le président du PDL, Vasile Blaga : « Les groupes parlementaires des deux chambres vont travailler ensemble, les collaborations en territoire vont commencer pour constituer des majorités des deux partis et pour que, dans un délai des plus brefs possibles, on parvienne à un parti de centre droit très fort en Roumanie. »
L’électorat roumain vit, probablement, une sensation de déjà vu. Il y a plus d’une décennie, les mêmes PNL et PDL (alors seulement PD) faisaient apparaître l’Alliance Justice et Vérité (DA) vue comme l’enfant terrible de la politique roumaine et une chance géante contre un PSD frappé de mégalomanie et d’autoritarisme. Une création politique qui s’est éteinte, pourtant, prématurément. Le rôle décisif dans la disparition de l’Alliance DA a été joué par le président Traian Bàsescu.
Depuis, la politique roumaine a traversé une noce retentissante et deux divorces à la mesure. Le PNL s’est allié avec le PSD contre Traian Bàsescu et le PDL, mais se sont séparés à peu près en même temps que le divorce historique entre le président et les démocrates-libéraux. Le projet de fusion entre PNL et PDL, même s’il pourrait tenir côté doctrine, suscite plutôt des réserves que des enthousiasmes. Ce qui les mine n’est pas seulement une longue histoire marquée par trahisons et abandons idéologiques mais, aussi, par la tentative non dissimulée d’isoler la Parti du Mouvement Populaire construit par les fidèles du président et qui a passé honorablement son premier test électoral. (Trad. Costin Grigore)