Positions et consultations visant l’Ukraine
La République de Moldova va signer l’Accord d’Association à l’Union européenne le 27 juin à Bruxelles. Une invitation en ce sens a été transmise aux autorités de Kichinev par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy qui a visité l’ex-république soviétique majoritairement roumanophone. « La République de Moldova est un pays européen libre et souverain, parfaitement capable d’avoir ses propres choix. C’est un joueur-clé dans cette partie du continent. » – a remarqué Herman Van Rompuy dont l’invitation équivaut aux importants engagements de sécurité que l’Union européenne offre à la Moldova dans le contexte de la crise en Ukraine voisine. L’officiel européen s’est prononcé pour l’octroi d’assistance technique et financière nécessaire à la poursuite des réformes et a certifié que le forum dont il est le président soutient la souveraineté et l’intégrité de la Moldova en dépit des pressions externes auxquelles elle est soumise.
Roxana Vasile, 14.05.2014, 13:26
Dans le même registre, toujours à Kichinev, l’adjoint du secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique du Nord, Alexander Vershbow, a promis que, en dépit du fait qu’ils ne s’impliquent pas militairement en République de Moldova dans le cas de l’escalade dans la région de la crise de l’Ukraine, l’OTAN allait soutenir politiquement ce pays. « Nous sommes dérangées par les pressions de la Russie auprès de la République de Moldova et nous partageons les inquiétudes concernant la persistance des conflits et par l’évolution imprévisible des actions russes » – a précisé Alexander Vershbow se référant de manière implicite au conflit latent de Transdniestrie, région russophone dont les velléités séparatistes se sont fortement accentuées lors du déclenchement de la crise dans l’est de l’Ukraine.
Cependant, à Bucarest, le président Traian Bàsescu et le premier ministre Victor Ponta ont exprimé une position claire et unitaire vis-à-vis de la situation en Ukraine. La Roumanie ne reconnaît ni l’annexion de la presqu’île de Crimée, ni les référendums de Lougansk et de Donetsk car ces actes sont contraires à la Constitution ukrainienne — a affirmé le président Bàsescu qui a dit : « La Fédération Russe a deux priorités : une est la fédéralisation de l’Ukraine , processus déjà entamé par la reconnaissance par le ministre Lavrov des référendums et la deuxième est d’empêcher les élections présidentielles du 25 mai. »
Quant au premier ministre Ponta, celui-ci soutient qu’il faut réunir le Conseil Suprême de Défense du Pays(CSAT) pour établir la manière d’application des sanctions imposées par l’Union Européenne et par les Etats Unis d’Amérique à des personnes de Russie déclarées indésirables : « Le gouvernement roumain va appliquer fermement le niveau des sanctions imposées. Nous avons réitéré notre demande de faire l’analyse dans le cadre d’une réunion du CSAT du niveau des sanctions, leur implémentation et les responsabilités de chaque institution. Pour sa part, le président a dit qu’il allait nous annoncer quand il convoque le CSAT. »
Ces déclarations surviennent en perspective des prochaines visites à Bucarest du secrétaire général de l’OTAN, du vice-président des Etats Unis et du secrétaire américain à la Défense qui vont discuter avec les autorités roumaines la situation de la région. (trad.: Costin Grigore)