Evolutions de la situation en Ukraine
Séparée de la Roumanie par une frontière mesurant des centaines de kilomètres le long de laquelle est concentrée la minorité roumaine comptant un demi-million de personnes, l’Ukraine est, côté territorial, démographique et géopolitique perçue par Bucarest comme le plus important de ses voisins. L’annexion en mars dernier de la péninsule de Crimée par la Russie et le déclenchement le mois dernier d’une rébellion sécessionniste dans les régions majoritairement russophones et russophiles de l’est et du sud ont été unanimement et à maintes reprises condamnés par l’intégralité de la classe politique roumaine.
Bogdan Matei, 05.05.2014, 13:27
Séparée de la Roumanie par une frontière mesurant des centaines de kilomètres le long de laquelle est concentrée la minorité roumaine comptant un demi-million de personnes, l’Ukraine est, côté territorial, démographique et géopolitique perçue par Bucarest comme le plus important de ses voisins. L’annexion en mars dernier de la péninsule de Crimée par la Russie et le déclenchement le mois dernier d’une rébellion sécessionniste dans les régions majoritairement russophones et russophiles de l’est et du sud ont été unanimement et à maintes reprises condamnés par l’intégralité de la classe politique roumaine.
Ce dimanche dernier, le président Traian Bàsescu a réaffirmé que la Roumanie soutient sans réserves l’intégrité territoriale de l’Etat voisin à propos duquel il a dit qu’il se confronte au danger d’éclatement d’une guerre civile, surtout après le carnage de vendredi de Odessa, grande ville-port à la Mer Noire située tout près de la frontière roumaine: « Les événements de Odessa deviennent dangereuses. Ils peuvent constituer l’élément déclencheur d’une guerre civile massive, non pas seulement du début d’une guerre civile. Il n’y a pas de risque pour la Roumanie d’être entraînée dans une guerre mais la Roumanie peut être fortement affectée par la situation d’instabilité engendrée par une guerre civile en Ukraine. L’instabilité va se matérialiser par la manière dont la Roumanie pourra emprunter des marchés extérieurs. »
A son tour, le premier ministre Victor Ponta a annoncé le fait que le gouvernement fait l’analyse détaillée des implications de la crise ukrainienne et a demandé une réunion spéciale du Conseil suprême de défense du pays: “La Roumanie n’est pas menacée directement mais nous avons l’obligation d’âtre extrêmement attentifs et( coordonnés avec tous nos alliés. J’estime que cette responsabilité implique des structures constitutionnelles et que toute discussion concernant la sécurité de la Roumanie, la sécurité de la région , notre stratégie de concert avec nos alliés trans-atlantiques et européens ne peut se dérouler qu’au sein du Conseil suprême de défense du pays. »
Dans le contexte, le premier ministre a réaffirmé que Bucarest continuerait d’agir en égale mesure pour assurer l’intégrité et la sécurité de la Rép. de Moldova (ex-soviétique, majoritairement roumanophone) qui, à son tour, se confronte avec des foyers de séparatisme pro-russe dans la Transdniestrie(est) et la Gagaouzie( sud). Auparavant, le ministre roumain des Affaires étrangères avait à son tour désapprouvé fermement les violences de Odessa. La diplomatie de Bucarest a exprimé sa solidarité avec le peuple ukrainien et son soutien de son parcours européen et des efforts des autorités de Kiev de stabiliser la situation interne. Le ministère précise encore qu’à travers le Consulat Général de Roumanie de Odessa on surveille en permanence la situation des ethniques roumains de la région…(trad. : Costin Grigore)