Les roms – un problème européen
Les roms représentent la minorité ethnique la plus nombreuse d’Europe. Sur une population totale estimée à 10-12 millions, quelques 6 millions habitent dans les pays de l’UE et nombreux sont ceux qui sont les victimes des préjugés et de l’exclusion sociale.
Roxana Vasile, 09.04.2014, 13:23
Les roms représentent la minorité ethnique la plus nombreuse d’Europe. Sur une population totale estimée à 10-12 millions, quelques 6 millions habitent dans les pays de l’UE et nombreux sont ceux qui sont les victimes des préjugés et de l’exclusion sociale.
Selon une étude de la Banque Mondiale en Roumanie, 9 roms sur 10 sont marqués par des insuffisances matérielles sévères. Seulement un tiers des jeunes garçons roms ayant l’âge de 15 ans sont encore à l’école tandis que le nombre des filles du même âge est encore moindre. Un tiers des roms qui cherchent un emploi ont à faire à la discrimination.
En Hongrie, pays voisin, ils représentent 7% de la population, la plupart n’ayant pas d’emploi, ils sont pauvres et relativement sans instruction. Le manque de confiance des Hongrois vis-à-vis des roms est aussi alimenté par le parti d’extrême droite Jobbik qui a obtenu un taux sans précédent, 21%, lors des élections nationales du dimanche dernier.
Dans l’ouest du continent, en France, des milliers de roms de Roumanie et de Bulgarie sont expulsés chaque année des camps illégaux où ils choisissent de vivre, les autorités de l’Hexagone s’attirant souvent pour cette raison les critiques de Bruxelles. Même dans ces conditions, optant pour un style de vie nomade, une bonne partie des expulsés préfèrent repartir à l’étranger. Sans emploi, certains s’impliquent dans de menues infractions et font la manche dans les rues ou dans le transport communal ce qui provoque un rejet profond au sein de la population locale. Des groupes d’extrême droite ont organisé en 2013 en Tchéquie des manifestations contre les roms sans être condamnés clairement par les autorités.
Toutes ces situations, comme tant d’autres, ont déterminé Amnesty International d’estimer que les Etats de l’Union Européenne ne réagissent pas à l’égard de la vraie dimension du problème et ne défendent pas suffisamment les roms, souvent victimes des violences en Europe. L’organisation demande aux gouvernements de veiller à ce que la police n’utilise pas la force de façon disproportionnelle pendant ses interventions dans leurs camps, de poursuivre plus efficacement les auteurs des actes racistes et de réaliser des statistiques montrant les violences contre les roms.
A Bucarest, le Ministères des Affaires Etrangères dit qu’il faut trouver, en égale mesure, des solutions visant l’accès à l’éducation, aux logements, aux soins de santé et aux emplois. Selon le président Traian Bàsescu, il ne suffit pas de condamner par la loi la discrimination, la ségrégation et les actes de violence venus de la haine de race. Il faut transformer la mentalité collective et conscientiser le fait que les roms ne doivent plus être vus seulement comme des représentants d’une ethnie mais, aussi, comme des citoyens de l’Europe. Par conséquent, la stratégie locale, nationale et européenne doivent être corroborées, la voie à suivre étant justement l’échange d’expérience et la coopération internationale. (trad. Costin Grigore)