La Roumanie et la situation en Ukraine
La Roumanie n’élève pas le degré d’alerte car le risque d’un conflit avec la Russie n’existe pas. Cette déclaration d’assurance vient du président Traian Bàsescu porte sur la situation engendrée par le conflit de l’Ukraine voisine vis-à-vis de laquelle Bucarest a réitéré la position de soutenir sans réserves l’indépendance, l’intégrité territoriale et la souveraineté.
Roxana Vasile, 13.03.2014, 13:53
La Roumanie n’élève pas le degré d’alerte car le risque d’un conflit avec la Russie n’existe pas. Cette déclaration d’assurance vient du président Traian Bàsescu porte sur la situation engendrée par le conflit de l’Ukraine voisine vis-à-vis de laquelle Bucarest a réitéré la position de soutenir sans réserves l’indépendance, l’intégrité territoriale et la souveraineté.
Traian Bàsescu: « La Roumanie estime que toute présence des troupes de la Fédération Russe sur le territoire de l’Ukraine sans son accord et en dehors des accords bilatéraux est une agression à l’adresse de l’Ukraine. Nous apprécions la conduite des troupes ukrainiennes qui n’ont pas répliqué aux provocations évitant ainsi l’escalade de la situation. Nous estimons illégitime l’initiative du Parlement de Crimée d’adopter une déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’Ukraine dans la perspective du référendum annoncé pour le 16 mars. »
Selon le point de vue de la Roumanie, la consultation populaire ayant pour thème l’intégration dans la Russie de la région autonome russophone n’est pas constitutionnelle. Même plus, Bucarest annonce se joindre aux démarches euro-atlantiques en vue du rétablissement de l’ordre de droit. D’ailleurs, la Roumanie a offert sa participation aux éventuelles négociations pour résoudre les tensions russo-ukrainiennes comme explique Traian Bàsescu : « Si quelqu’un avait besoin de l’expertise d’un voisin qui connaît bien la situation régionale , nous avons fait l’offre de participer à un éventuel format de négociation mais, légalement et moralement, nous estimons que les Etats Unis et la Grande Bretagne, en tant que signataires du Mémorandum de Budapest doivent se trouver en première ligne des négociations et le font. »
En 1994, l’Ukraine acceptait de renoncer à ses armes nucléaires en échange de la garantie de son intégrité territoriale par les Etats Unis , la Grande Bretagne et la Russie. Or, l’annexion par Moscou de la Crimée aurait des conséquences sérieuses , comme déclarait à Strasbourg le parlementaire européen roumain Ioan Mircea Pascu : « Au cas ou la Russie annexe la Crimée, d’autres pays vont réfléchir deux fois avant de renoncer à leur statut nucléaire, ce qui aura un effet négatif sur la non-prolifération. Et le point, peut-être, le plus important, l’ensemble du système européen de sécurité s’effondrait et on devrait négocier un autre, mais avec une Russie beaucoup plus agressive. »
Tout aussi dangereuse, l’apparition d’un nouveau conflit gelé dans la zone de la Mer Noire et une déstabilisation régionale. Traian Bàsescu : « Nous n’avons pas pu anticiper la Georgie. L’Ukraine nous a surpris. Ce serait ridicule d’avoir quelque chose liée à la République de Moldova et nous serions tout aussi non-préparés ou surpris dans les conditions où la Roumanie signale depuis longtemps ces risques à ses alliés. »
Dans le contexte, l’armée roumaine continue selon la planification toutes ses applications et ses programmes d’instruction. Le chef de l‘Etat Major s’est vu disposer la redistribution des applications de la deuxième partie de l’année pendant la première, la Roumanie a mis son espace aérien à disposition des avions de surveillance de l’OTAN et a autorisé la présence d’une frégate française dans son espace maritime territorial. (trad. Costin Grigore)