La diplomatie roumaine et l’Ukraine
L’abrogation de la législation à l’égard des langues régionales ou minoritaires a été une erreur stratégique du gouvernement nouvellement installé en Ukraine, de nombreuses institutions et de nombreux Etats européens critiquant la mesure prise par les parlementaires de Kiev tout de suite après l’éviction du régime Ianoukovitch. La loi d ’abrogation n’a pas été, pourtant, promulguée par le président intérimaire de l’Ukraine, Olexander Turtchinov et les députés de la Rada ukrainienne pensent, déjà, à élaborer une nouvelle législation en la matière, meilleure, disent-ils, que celle de l’ex-président.
Valentin Țigău, 05.03.2014, 13:14
L’abrogation de la législation à l’égard des langues régionales ou minoritaires a été une erreur stratégique du gouvernement nouvellement installé en Ukraine, de nombreuses institutions et de nombreux Etats européens critiquant la mesure prise par les parlementaires de Kiev tout de suite après l’éviction du régime Ianoukovitch. La loi d ’abrogation n’a pas été, pourtant, promulguée par le président intérimaire de l’Ukraine, Olexander Turtchinov et les députés de la Rada ukrainienne pensent, déjà, à élaborer une nouvelle législation en la matière, meilleure, disent-ils, que celle de l’ex-président.
A Bucarest, le secrétaire d’Etat au Ministère roumain des Affaire étrangères, Bogdan Aurescu, affirmait dans une interview pour Radio Roumanie que le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlàtean, a demandé lors d’une discussion téléphonique avec son homologue ukrainien intérimaire, Andreii Descita, que cette nouvelle législation préconisée par les parlementaires ukrainiens soit adoptée au plus vite après consultation directe des minorités, minorité roumaine comprise, ainsi qu’avec l’assistance de la Commission de Venise et du haut Commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales. Les deux vont discuter, d’ailleurs, ce problème lors d’une rencontre sur laquelle ils ont convenu de se dérouler au plus tôt possible. Ce que nous voulons – déclarait Aurescu – c’est que la nouvelle législation d’Ukraine soit totalement compatible aux normes européennes en la matière.
La loi des minorités récemment abrogée avait été adoptée en juillet 2012 et, dans son texte, au sein les zones où les minorités détiennent un poids d’au moins 10% de la population totale, les langues minoritaires acquerraient l’importance régionale. La loi permettait que ces langues, dont le roumain, parlé par plus de 400 milliers de personnes habitant particulièrement dans les régions de Tchernovtsy et de Odessa soient fonctionnelles dans les écoles, dans les affaires et dans d’autres domaines.
Le secrétaire d’Etat Bogdan Aurescu spécifiait dans son interview accordée à Radio Roumanie que le Ministère roumain des Affaires étrangères maintient un dialogue constant et direct avec la partie ukrainienne et avec les autres Etats qui ont des minorités sur le territoire de l’Ukraine et qui sont directement intéressés par une législation capable de protéger les langues minoritaires. La communication entre Bucarest et Kiev sur le thème de la minorité roumaine a été, par le passé, assez difficile. Par la voix du président Traian Bàsescu, la Roumanie a demandé à maintes reprises à l’Ukraine d’accorder aux ethniques roumains des droits similaires à ceux offerts en Roumanie aux ethniques ukrainiens. Chaque fois que j’ai l’occasion — déclarait le chef de l’Etat roumain — j’offre la Roumanie comme exemple pour la manière dont il faut traiter les minorités nationales. (trad.: Costin Grigore)