La lutte contre la corruption
2013 a été une année difficile pour le Parquet national anti-corruption, confronté non seulement aux modifications dans son organisation et dans la législation en vigueur, mais aussi aux pressions publiques visant directement ses procureurs, a déclaré la chef de le Parquet national anti-corruption, Laura Codruta Kövesi. Et pourtant le Parquet anti-corruption a mis en examen l’année dernière plus d’un millier de personnes, y compris ministres, membres du Parlement, présidents de conseils départementaux et maires. Selon les procureurs anti-corruption, les faits incriminés ont produit un préjudice total de 250 millions d’euros.
România Internațional, 28.02.2014, 13:15
2013 a été une année difficile pour le Parquet national anti-corruption, confronté non seulement aux modifications dans son organisation et dans la législation en vigueur, mais aussi aux pressions publiques visant directement ses procureurs, a déclaré la chef de le Parquet national anti-corruption, Laura Codruta Kövesi. Et pourtant le Parquet anti-corruption a mis en examen l’année dernière plus d’un millier de personnes, y compris ministres, membres du Parlement, présidents de conseils départementaux et maires. Selon les procureurs anti-corruption, les faits incriminés ont produit un préjudice total de 250 millions d’euros.
Laura Codruta Kövesi: « Nos investigations ont atteint des secteurs qui semblaient intouchables et visé des personnes apparemment immunes à la loi. Même si les procureurs ont été souvent accusés d’avoir ouvert des dossiers sous commande politique, les solutions des tribunaux ont démontré que les accusations étaient fondées sur des preuves solides et non pas sur des infractions inventées. »
Livia Stanciu, présidente de la Haute Cour de cassation et de justice a également fait état de pressions politiques. Certains politiciens souhaitent un retour du contrôle politique de la justice, a mis en garde Livia Stanciu, précisant que certaines institutions du système judiciaire risquaient de ne plus résister aux pressions : « La modification de la Loi d’organisation et de fonctionnement de la justice peut être une de ces formes de pression sur la justice. C’est le moyen le plus subtil de contrôler certaines institutions fortes de l’Etat ».
La corruption institutionnelle demeure un problème très répandu en Roumanie en 2013, touchant tous les secteurs de la société, lit-on aussi dans le rapport du Département américain d’Etat relatif à la situation des droits de l’homme en 2013, rendu public ce jeudi à Washington. C’est une opinion que partage aussi la Commission européenne dans son premier rapport sur la corruption parmi les Etats membres de l’UE. Ce phénomène demeure un problème du système, tant à petite échelle qu’aux plus hauts niveaux, lit-on dans ce document. Les poursuites pénales et les jugements rendus dans plusieurs affaires de corruption à haut niveau prouvent que la Roumanie a enregistré des résultats positifs dus aux efforts d’organismes spécialisés dans la mise en application de la loi, comme c’est la cas du PNA. Malheureusement les résultats sont toujours instables et réversibles, note le rapport de la CE.
Rappelons-le, la Roumanie et la Bulgarie font l’objet du Mécanisme de coopération et de vérification, afin de pouvoir mieux lutter contre ce phénomène. Dans son rapport le plus récent, la Commission européenne se déclare préoccupée par l’indépendance de la justice et par les modifications précipitées et opaques appliquées à la législation dans le domaine. (trad.: Alex Diaconescu)