Mésententes au sommet
Ştefan Stoica, 20.02.2014, 16:34
L’Union Social Libérale qui a remporté haut la main des élections parlementaires de 2012 se trouve au seuil du démantèlement. La crise aiguë de confiance entre ses piliers, PSD et PNL, visible depuis déjà l’année dernière, s’est brusquement transféré ce mois-ci au Gouvernement.
Depuis deux semaines, le chef libéral Crin Antonescu essaye en vain de convaincre celui qu’il évite de nommer partenaire et ami, respectivement le premier ministre et leader social démocrate Victor Ponta, d’accepter au cabinet en tant que ministre de l’Intérieur et vice-premier ministre l’un des libéraux importants, l’actuel maire de Sibiu, Klaus Johannis.
Ce mouvement aurait un enjeu clair, estiment les analystes, ce qui permettrait à Antonescu d’être en permanence mis au courent par son homme de confiance à propos des actions du premier ministre. Ce serait, également, la raison pour laquelle Ponta a bloqué l’entrée de Johannis au Gouvernement.
Sa contre-proposition d’instituer un poste de vice-premier ministre aussi pour le petit Parti Conservateur, coopté par le PSD aux côtés de l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie (UNPR), dans la récente création de l’Union Social Démocrate (UDS) a été considérée par les libéraux comme une offense. Pour Crin Antonescu le refus obstiné de Ponta d’accepter Klaus Johannis au sein de l’exécutif suivi par l’installation du premier ministre comme intérimaire aux Finances et d’un collègue du PSD comme intérimaire à l’Economie, postes ministériels qui incombaient au PNL ne représentent qu’une manoeuvre transparente du chef du PSD de remplacer le gouvernement légitime USL par un autre USD.
Les libéraux, avertit Antonescu, accordent au premier ministre un délai jusqu’à lundi pour tirer au clair la situation; au cas contraire le PNL retire ses ministres et demande la démission immédiate d’un cabinet construit sur le squelette de l’USD.
Le premier ministre demeure, du moins par ce qu’il déclare, attaché à l’alliance avec le PNL disant qu’il n’a pas l’intention de démissionner et que, si le PNL quitte l’exécutif, il va désigner des intérimaires parmi les actuels membres du cabinet. Et Ponta de préciser qu’il attend 45 jours, c’est à dire le délai légal, pour que les libéraux reviennent au gouvernement.
Adversaire tenace des deux et de l’USL, en général, le président Traian Bàsescu demande, néanmoins, aux deux co-présidents de l’USL de renoncer aux orgueils et parvenir vite à une solution pour résoudre la crise de gouvernement. Il attire aussi l’attention sur le fait que le pays a besoin d’un exécutif fonctionnel dans les circonstances de la situation instable en Ukraine. L’histoire post-communiste contredit ceux qui croient à la reprise du dialogue et à un compromis au sommet de l’USL.
Même les alliances et les coalitions politiques, électorales ou gouvernementales les plus valables n’ont résisté aux intérêts de parti et aux orgueils. Conçue par ses fondateurs pour résister au moins jusqu’à 2016, période pendant laquelle on puise promouvoir des projets d’envergure tels la révision de la Constitution, la décentralisation et réorganisation de l’administration, l’USL semble vouée à une disparition que certains estime prématuré…(trad. : Costin Grigore)